3ème cas de fièvre: Congo-Crimée devient une épidémie

«Le Sénégal en est à son troisième cas de fièvre hémorragique Crimée-Congo, avec celui confirmé lundi dernier.» C’est le chef de la Division de la surveillance épidémiologique, Dr Boly Diop, qui l’a signalé, ce mercredi 12 juillet 2023, en marge de l’ouverture de la Revue nationale de la surveillance épidémiologique à la Région médicale de Thiès.

Par Cheikh CAMARA – En marge d’une réunion de coordination trimestrielle de surveillance épidémiologique à Thiès, Docteur Boly Diop, responsable de Surveillance épidémiologique et post-vaccinale au ministère de la Santé et de l’action sociale, a confirmé «un troisième cas de fièvre hémorragique Crimée-Congo pris en charge actuellement à l’hôpital Dalal Jamm de Dakar». Il souligne que «le malade, détecté après les célébrations liées à la Tabaski, a été isolé précocement et se trouve dans les meilleures conditions pour être guéri». Selon Dr Diop, «le Sénégal a enregistré au mois de mai un deuxième cas de Fièvre hémorragique de Crimée-Congo (Fhcc) après un  premier cas détecté le 21 avril dernier, à la suite de la découverte duquel le ministère de la Santé et de l’action sociale avait activé le Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous), un dispositif visant à assurer le suivi et la coordination de la réponse de notre pays». Ce qui, poursuit-il, «place le Sénégal en situation d’épidémie, c’est que ces dernières années, de façon régulière, des cas de fièvre hémorragique Crimée-Congo sont notifiés au niveau du pays et sont suivis. Et c’est dans ce cadre que le Centre des opérations d’urgence sanitaire a été activé depuis le 28 avril, après la confirmation du premier cas».

Après l’apparition du premier cas, les autorités sanitaires du pays avaient recommandé l’adoption de plusieurs mesures allant, rappelle la blouse blanche, du «lavage fréquent des mains avec de l’eau et du savon, du traitement des endroits ayant des tiques et le recours aux services vétérinaires pour le traitement des animaux porteurs de tiques». Le taux de létalité de la maladie pouvait aller de 10 à 40% et, selon la fiche technique du ministère de la Santé, «le réservoir de virus est constitué de plusieurs types d’animaux sauvages comme les rongeurs, les oiseaux (hérons, calaos), les animaux domestiques et les bovins (moutons, chèvres)». La fièvre hémorragique de Crimée-Congo est une maladie transmise de l’animal à l’homme par le biais des tiques et la transmission est aussi possible par morsure de tiques infectées.

Le retour en force de la rougeole


Selon Boly Diop, «la rougeole est revenue en force, avec plus de 400 cas enregistrés à l’échelle nationale». Le responsable de la Surveillance épidémiologique et post-vaccinale au ministère de la Santé et de l’action sociale remarque que «les performances pour le premier semestre ont révélé l’existence d’une épidémie de rougeole», qu’«en dehors de Fatick, qui est la seule des 14 régions du pays qui n’a pas encore enregistré de cas confirmé de rougeole, toutes les régions ont des cas confirmés de rougeole et il y a des districts qui sont entrés en épidémie. Ça veut dire qu’aujourd’hui, la rougeole est revenue en force, il y a des cas confirmés et des épidémies qui sont enregistrées un peu partout dans les régions».

D’après Dr Diop, «pour le moment, on est à 410 cas confirmés de rougeole sur l’ensemble du pays, la région de Diourbel arrive en tête avec plus de 200 cas». Il remarque que «la recrudescence de la rougeole notée au plan mondial s’explique par les contreperformances des systèmes de santé liées à l’impact du Covid. Le confinement ayant empêché les mères d’aller faire vacciner leurs enfants et les soignants s’étaient focalisés sur la vaccination contre le Covid au détriment de celle de routine». Et qu’«à ce jour, des ripostes contre la rougeole sont organisées au niveau local par les districts, le Sénégal a planifié une riposte d’envergure nationale prévue courant mois de novembre». Du coup, indique Docteur Boly Diop, «il va falloir commander plus de vaccins, avoir plus de moyens logistiques et financiers». Aussi de préconiser de «renforcer la surveillance de routine, tout comme le Programme élargi de vaccination (Pev) de routine, consistant à rechercher les enfants pour les vacciner et les protéger contre la rougeole et les autres maladies évitables par la vaccination (la poliomyélite, les méningites, la fièvre jaune)».

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