Présidentielle 2024 : Le Top 5 des potentiels dauphins de Macky Sall

A travers un discours historique, ce lundi 3 juillet 2023, le président de la République, Macky Sall a déjoué tous les pronostics. Au bout d’un suspense infernal qui aura duré près de quatre ans, contre toutes les attentes, le leader de Benno Bokk Yakaar (BBY) a finalement décidé de renoncer à briguer un troisième mandat, conformément à son engagement. Une décision qui rebat les cartes au sommet de son parti, l’Apr et de sa coalition BBY, à un peu plus de six mois de la présidentielle de 2024. Longtemps tué dans l’œuf, le débat de la succession est désormais lancé. Seneweb se charge du casting !

Amadou Ba, le successeur naturel ?


Le temps de la célébration de la Tabaski, et en l’absence du Président Macky Sall, c’est lui,  qui a présidé la prière, enfilant le temps d’une matinée le costume de chef de l’État. Tout un symbole. L’homme a également considérablement épaissi son profil politique au fil des années. Lors des dernières élections locales, Amadou Ba a en effet occupé le poste stratégique de coordinateur national de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY).  

En outre, l’expérience considérable d’Amadou Ba comme homme d’État demeure un atout considérable. Avant d’occuper le poste de Premier ministre, il a occupé pendant plusieurs années  celui de ministre de l’Économie, des Finances et du Plan du Sénégal (2013-2019), où il a mis en œuvre d’importantes réformes économiques visant à stimuler la croissance et à améliorer la situation financière du pays. Il a aussi tâté de la diplomatie comme ministre des Affaires étrangères (2019-2020).

Avant cela, il a occupé des postes clés au sein de l’administration sénégalaise, notamment celui directeur général des Impôts et des Domaines. Ces fonctions lui ont permis d’acquérir une précieuse expérience dans la gestion des affaires publiques et de développer des compétences politiques essentielles.

`Depuis sa nomination au poste de premier ministre, il s’est engagé à poursuivre les initiatives de développement lancées par le président sortant, en mettant l’accent sur la réduction de la pauvreté, l’amélioration de l’accès à l’éducation et aux soins de santé, ainsi que la promotion de l’emploi et de l’entrepreneuriat des jeunes.

La réussite d’une coalition politique repose souvent sur la capacité de son leader à forger des alliances et à rassembler différents partis et acteurs politiques. Amadou Ba a démontré cette aptitude en travaillant avec succès au sein du gouvernement et en collaborant avec diverses forces politiques pour atteindre des objectifs communs. Sa capacité à construire des ponts et à créer des synergies serait un atout précieux pour maintenir l’unité de la coalition Benno Bokk Yaakaar qui, de l’avis de nombreux observateurs, serait au bord de l’implosion. De plus, son bon relationnel avec les principaux foyers religieux renforce sa position et sa capacité à mobiliser un large soutien.

Abdoulaye Daouda Diallo, le choix du cœur !


Dans le parti (Apr) comme au sein de l’appareil d’État, Abdoulaye Daouda Diallo a toujours joué les grands rôles. Loin des projecteurs, évitant, avec soin, de faire de l’ombre à un Chef réfractaire à tout ‘’bicéphalisme’’. Effacé, on ne lui donnerait point la moindre once d’ambition. D’ailleurs Seneweb ne savait pas si bien dire en dépeignant -dans un portrait- l’ancien argentier de l’État comme un loup dans la peau d’une chèvre. Le prédateur…politique en question avance toujours le visage masqué.

Convaincu qu’un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse, Daouda Diallo a toujours tissé sa toile en sourdine. Ce qui lui a permis de battre les records de longévité dans l’attelage gouvernemental qu’il a quitté en septembre 2022 après dix ans de présence à différentes stations. Il a été ministre délégué chargé du Budget auprès du ministre de l’Économie et des finances (2012-2013), avant de diriger le département de l’Intérieur (2013-2017), puis celui des Infrastructures et des transports terrestres (2017-2019) et le ministère des Finances et du budget (2019-2022).

En septembre 2022, la rumeur le donnait locataire de la primature, avant que son « ami », le président Macky Sall ne vienne doucher ses attentes en nommant son éternel rival Amadou Ba. S’étant rebellé contre cette décision, ADD a juste eu le temps de poser ses bagages au cabinet du président de la République avant que ce dernier ne le réconforte avec le poste de président du CESE en remplacement d’Idrissa Seck.

Loyal au président, Abdoulaye Daouda Diallo jouera sûrement sa carte dans cette course à la succession de Macky Sall qui vient de renoncer à briguer un troisième mandat en 2024. Son choix pour portait l’étendard de l’Apr et de Bby pourrait porter sur ADD.

Aly Ngouille Ndiaye, la force tranquille


Victime de la purge du 1er novembre 2020, Aly Ngouille Ndiaye est revenu aux affaires dans le nouveau gouvernement où il dirige le département de l’agriculture. L’ancien banni qui a pris sa revanche sur le parti, en gardant son fief Linguère (où il règne en maître depuis 2012) dans l’escarcelle du pouvoir, est un prétendant sérieux à la succession de Macky Sall. Membre fondateur de l’Alliance pour la République (Apr), le prince du Djolof n’a pas à rougir devant qui que ce soit pour avoir siégé dans le cercle le plus restreint de ce parti. Mais aussi, pour avoir occupé des postes de prestige dans le gouvernement.

Si son éviction du gouvernement, le 1er novembre 2020, a eu l’effet d’un couperet, le Linguérois a pu rebondir seul et remonter la pente jusqu’à revenir au sommet grâce à ses résultats aux dernières élections locales et législatives. Homme de conviction, l’ancien ministre de l’Intérieur s’est toujours gardé loin du débat sur le troisième mandat du président Macky Sall.

S’il a eu des divergences avec le président Macky Sall, c’est parce qu’il avait affiché ses ambitions. Aujourd’hui que le champ est libre, le polytechnicien qui a bourlingué à la BHS, est présidentiable. Il a l’étoffe, la carrure et le parcours nécessaires.

Aïssata Tall Sall, pour briser le plafond de verre


Dans le paysage politique sénégalais, une personnalité politique de renom se distingue en tant que candidate : la « lionne de Podor », Aïssata Tall Sall. Son parcours diversifié et son engagement indéfectible envers le développement de son pays lui ont valu une place prééminente au sein du Parti Socialiste . Née le 12 décembre 1957 à Podor, Aissata Tall Sall a commencé sa carrière politique en tant que ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement de juillet 1998 à avril 2000, sous la présidence d’Abdou Diouf.

En 2007, elle est devenue la première femme à accéder au poste de Secrétaire générale de l’Union régionale de Saint Louis, marquant ainsi son désir de briser les barrières de genre et de favoriser la participation des femmes en politique. Sa crédibilité politique s’est renforcée grâce à son succès en tant qu’élue municipale. En mars 2009, elle a remporté la mairie de sa ville natale sous la bannière de Benno Siggil Sénégal, et a été réélue lors des élections municipales de juin 2014, démontrant ainsi la confiance que lui accordent ses concitoyens.

Aux élections législatives de juillet 2012, Aissata Tall Sall a été élue sur la liste départementale de Benno Bok Yaakar, siégeant ainsi à l’Assemblée nationale sous la présidence de Moustapha Niasse. En mai 2017, elle a fondé le Mouvement « Osez l’Avenir » qui a participé aux élections législatives de juillet de la même année. Elle est devenue députée et a assumé la présidence de ce mouvement. Au-delà de ses réalisations politiques, Aissata Tall Sall est reconnue pour son engagement envers le développement de sa région natale et du Sénégal dans son ensemble. Elle est tour à tour nommée envoyée spéciale du président de la république et ministre des affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur.

En plus de son parcours politique, Aissata Tall Sall se démarque par sa vision qui promeut l’inclusion sociale et le développement du Sénégal. Elle a consacré une grande partie de sa carrière à la lutte pour les droits des femmes et à la promotion de l’égalité des genres. Son engagement en faveur de l’autonomisation des femmes et de leur participation active dans la vie politique et économique du pays a été constant tout au long de son parcours.

Mansour Faye,  la tentation dynastique


La rumeur avait fait grand bruit dans les couloirs de la permanence de l’Apr avant d’alimenter les débats dans la presse, il y a quelques années (en 2019 plus précisément). « Mansour Faye, le dauphin caché de Macky Sall » ! Mais, ce gros titre alléchant, s’est vite dégonflé comme un ballon de baudruche. Et c’est le concerné himself qui était monté au créneau pour couper court à la rumeur.

« Je ne parle pas de succession du Président. Je n’accepte pas d’être diverti. Le Président a cinq ans pour continuer ce qu’il a entamé dans son premier mandat. J’ai une mission et je ferai de mon mieux pour réussir mon travail. C’est un challenge. Qu’on ne me parle pas de succession », déclarait-il en mai 2019. Ça, c’était avant le 3 juillet 2023. Aujourd’hui que la course à la succession est lancée, le beau-frère du président de la République, sera, à coup sûr, dans les starting-blocks.

Seulement, le ministre des transports qui a géré des départements assez stratégiques dans l’attelage gouvernemental depuis 2012 avec des allocations budgétaires énormes, devra d’abord redorer son blason terni par plusieurs scandales. Sa gestion des fonds Force Covid épinglée par la Cour des comptes dans son rapport, Mansour Faye a également été critiqué pour avoir refusé de démissionner après l’accident de Sikilo en janvier dernier qui avait fait plus de 40 morts.

Le tollé déclenché par le reportage de BBC sur la grosse ferme de sa fille et le procès en diffamation qui s’en est suivi contre l’activiste Gas El Salvador, de même que le scandale des 98 milliards de francs CFA éventé par Bougane Guèye Dany, sont traînés par Mansour Faye comme un boulet.


Source – Moustapha Toumbou et Thiebeu NDIAYEseneweb

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