Éducation – Concours national Miss Maths et Miss Sciences : Awa Guèye et Zeynab Diène Samb, promesses scientifiques

La 12ème édition du Concours national Miss Maths-Miss Sciences a eu pour thème : «Promotion de la réussite des filles dans les apprentissages des mathématiques, des sciences et des technologies : quelles stratégies à l’aune de l’intelligence artificielle ?»

Par Badé SECK – Pour cette 12ème édition du Concours national Miss Mathé­matiques et Miss Sciences, l’Inspection d’académie de Pikine-Guédiawaye est montée sur le podium de l’excellence scientifique. Awa Guèye, élève aux Cours privés Kaby School, et Zeynab Diène Samb de Racine School ont remporté respectivement les prix de Miss Mathématiques et de Miss Sciences. «Je suis ravie d’avoir bien représenté mon école. Je remercie tous ceux qui m’ont accompagnée. Pour moi, le fruit de cette distinction résulte d’un travail de dur labeur», savoure Zeynab D. Samb, la Miss Sciences.

Quant à Awa Guèye, Miss Maths, elle dit être amoureuse des sciences dès la classe de 6ème. Pour elle, «les mathématiques sont à la base de tout». C’est pourquoi, dit-elle, il est primordial d’être parmi les meilleures des meilleures pour participer au développement économique du pays.

Le Concours national Miss Mathématiques et Miss Scien­ces est organisé par le ministère de l’Education nationale dans le but d’encourager les filles à accéder aux filières scientifiques. Il traduit les ambitions du chef de l’Etat qui, lors du Conseil présidentiel du 5 août 2015 sur les conclusions des Assises de l’éducation et de la formation, a décidé de «réo­rienter le système éducatif vers les sciences, les mathématiques, le numérique, les technologies et l’entrepreneuriat», a indiqué le ministre de l’Enseignement supérieur, par ailleurs représentant du ministre Cheikh Oumar Anne. Cette option, poursuit Moussa Baldé, place donc le développement des mathématiques, des sciences et des technologies au centre de l’action éducative.

Avec la pandémie à Covid-19 en mars 2020 et ses conséquences dans l’éducation, notre pays, pour un système éducatif plus résilient, a repensé ses approches pédagogiques classiques. C’est ainsi, souligne M. Baldé, que le ministère de l’Education nationale, sous l’impulsion du chef de l’Etat, a initié des apprentissages à distance, a exploité davantage les ressources numériques, en vue d’assurer la continuité du service public d’éducation. Ce nouveau choix d’enseignements-apprentissages constitue, à suffisance, selon lui, la preuve de la pertinence de la Stratégie 2024 pour la Science, la technologie et l’innovation pour l’Afrique (Stisa-2024) dans laquelle le Sénégal s’est inscrit.

Pour rappel, la Stisa-2024 vise à répondre aux besoins de transformation de l’Afrique en une société basée sur la maîtrise des connaissances et la promotion permanente de l’innovation. Dans ce sens, le ministère de l’Education nationale s’emploie à disposer d’une Stratégie nationale de promotion des mathématiques, des sciences et des technologies. Celle-ci s’est appuyée sur une étude sur les déterminants de la faible fréquentation des filières scientifiques, particulièrement chez les filles, et a pour ambition de promouvoir la réussite d’un grand nombre d’élèves dans les apprentissages de ce qui est communément appelé les Stim (Science, technologie, ingénierie, mathématiques). Moussa Baldé a vivement félicité les lauréates avant de les galvaniser. «Par vos performances, vous êtes aujourd’hui la pépinière de cette ambition nationale de promotion des mathématiques, des sciences et des technologies auprès de toutes les filles du Sénégal. Vos résultats, au terme de ce concours régional d’abord et national ensuite, sont le reflet de votre engagement, de votre détermination et de votre persévérance. Vous avez su dépasser les stéréotypes et briser les barrières qui entravent souvent la participation et la réussite des filles dans ces domaines. Vous êtes un exemple pour toutes les jeunes filles du pays», encourage ainsi Moussa Baldé à l’endroit des récipiendaires.

Abordant le thème de la 12ème édition «Promotion de la réussite des filles dans les apprentissages des mathématiques, des sciences et des technologies : quelles stratégies à l’aune du développement de l’Intelligence artificielle ?», le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation estime que le thème est d’autant plus important que la relation mathématiques, sciences, technologie et intelligence artificielle ne peut plus être occultée, surtout au mo­ment où cette dernière connaît un développement fulgurant.
L’Intelligence artificielle (Ia) est communément définie comme «un procédé logique et automatisé reposant généralement sur un algorithme et en mesure de réaliser des tâches bien définies. Son option et sa promotion se justifient aujourd’hui parce que l’intelligence artificielle «permet des gains substantiels de compétitivité ou de productivité dans tous les secteurs de l’économie et dans les services publics», a-t-il ajouté. Cette année, les jeunes filles ont été données en exemples, selon Pr Fatou Bintou Sarr, directrice de l’Ecole doctorale de l’université Iba Der Thiam de Thiès.

Marraine des lauréates : Pr Fatou Bintou Sarr, parcours d’une scientifique

Pr Fatou Bintou Sarr, directrice de l’Ecole doctorale de l’université Iba Der Thiam de Thiès, marraine des Miss Maths et Sciences, est un produit du système éducatif sénégalais. Elle a suivi ses études primaires à l’école franco-sénégalaise du Plateau et secondaires au Lycée Lamine Guèye de Dakar. Elle a ensuite intégré la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’université Chei­kh Anta Diop de Dakar pour ses études universitaires. Elle y a obtenu son doctorat en mé­decine, des diplômes de spécialité en médecine du travail, en médecine du sport et un PhD en physiologie humaine.

Mme Fatou Bintou Sarr est Professeur titulaire des universités et exerce à l’université Iba Der Thiam de Thiès qu’elle a rejointe en 2013 après avoir enseigné à la Faculté de médecine de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar pendant 9 années. Elle est chercheure associée à plusieurs structures dont l’International Research Laboratory : Irl 3189 «En­viron­nement-Santé-Société» (Cnrs-CnrsT-Ucad-Ugb-Usttb) avec comme thématiques principales la physiologie et physiopathologie respiratoire et cardio-circulatoire avec à son actif plus de 50 publications scientifiques.

Elle a été vice-directrice chargée des études de l’Ufr des Sciences de la Santé de l’Uidt de 2015 à 2018. Elle est depuis 2019 la directrice de l’Ecole doctorale développement du­ra­­ble et sociétés (Ed-2DS) de l’université Iba Der Thiam de Thiès et directrice adjointe du Centre d’excellence Afri­cain Cea Agir- Environnement et Santé.

Pr Fatou Bintou Sarr a assuré la coordination scientifique de plusieurs projets de recherche parmi lesquels le projet multidisciplinaire African life story of Covid-19 (Also-Covid 19), lauréat de la première édition du Prix du Fonds Macky Sall pour la recherche du Caes en 2020. Elle est également membre du Conseil scientifique de l’Institut Balanitès en France.


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