Pas de bourses, pas de logements et envoyés loin de leurs familles : Les étudiants en anesthésie et réanimation menacent
Le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale (Msas), en collaboration avec les Ong Ismea et Enabel, avait organisé un concours national pour le recrutement de 40 infirmiers et sages-femmes à former à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, pour un Master en Soins infirmiers et obstétricaux, en anesthésie et réanimation (MSIAR), pour une durée de 2 ans. Mis en position de stage alors qu’ils travaillaient dans des établissements publics, ces infirmiers et sages-femmes ont perdu la quasi-totalité de leurs avantages. Ce qui les a poussés à organiser un sit-in avant hier, devant les locaux du ministère de la Santé pour parler de leurs problèmes, relate « L’As ».
Selon le porte-parole du collectif, Abdou Karim Ndiaye, depuis le début de la formation, le ministère de la Santé ne leur a donné aucune mesure d’accompagnement.
«Pas de bourse ; pas de pécules de formation ; pas de frais de connexion pour faire les cours en ligne ; pas de frais de transport ni remboursement de transport pour les innombrables déplacements dans toutes les régions du Sénégal, à fréquence trimestrielle, pas de frais de logement alors qu’ils sont orientés dans toutes les régions du pays, ni de frais de nourriture pour ne citer que cela. Avec des salaires d’infirmiers et de sages-femmes dérisoires, nous arrivons à peine à nous en sortir (aux charges familiales et personnelles s’ajoutent celles de la formation avec tous les imprévus), et c’est pourquoi, certains d’entre nous ont dû abandonner en cours de formation, à cause de toutes ces difficultés que nous sommes en train de vivre», indique-t-il, avant de rappeler que le Msas avait besoin d’eux et est allé les déloger de leurs structures où ils ont servi.
«Il est inconcevable d’envoyer des gens en formation après être admis à un concours d’entrée, sans leur octroyer des mesures d’accompagnement. Et à vrai dire, nous sommes fatigués, exténués de cette situation qui ne cesse de perdurer. Nous sommes en train de sacrifier nos vies, nos familles, nos parents, pour des stages permanents soit à Tambacounda, soit à Ziguinchor, Saint-Louis ou Kolda, et dans toutes les régions du pays. Et nous sommes obligés de nous prendre nous-mêmes en charge intégralement», affirme-t-il.
Par ailleurs, Abdou Karim Ndiaye et ses camarades ont décidé de donner aux autorités étatiques jusqu’à la fin du mois de juillet 2023 comme ultimatum, pour qu’elles revoient leur copie. «Si rien n’est fait, nous allons retourner d’où nous venons, à savoir nos anciens postes de responsabilité jusqu’à ce que la situation soit régularisée. Et vous serez obligés d’attendre encore deux ans, pour avoir des anesthésistes prêts à gérer un bloc opératoire.»
Source – Leral