En Afrique, de plus en plus de déplacés internes en raison des conflits et du climat
Pour la fin de l’année 2022, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a dénombré plus de 108 millions de personnes forcées de fuir leur domicile dans le monde. C’est presque 20 millions de plus qu’en 2021, mais c’est surtout la hausse la plus forte jamais enregistrée. En Afrique subsaharienne, on atteint là encore des chiffres record. Avec 7 millions de personnes, le nombre de réfugiés sur le continent n’a que très peu augmenté en 2022…
Rien qu’au Soudan, la guerre qui a éclaté il y a deux mois a provoqué le déplacement forcé de plus de 1,7 million d’habitants à l’intérieur du pays, selon le HCR. 500 000 personnes supplémentaires ont fui le pays pour trouver refuge dans les pays limitrophes.
L’insécurité et les conflits sont aussi responsables de l’augmentation des déplacés en Afrique centrale. La République démocratique du Congo compte à elle seule 44 % des déplacés subsahariens. La faute est en majeure partie attribuée aux groupes armés dans l’est du pays, avec notamment la résurgence du M23.
En Afrique de l’Ouest, la situation dans le Sahel pousse les victimes vers les pays voisins du golfe de Guinée, tels que la Côte d’Ivoire, qui accueille sur son sol plus de 27 000 réfugiés burkinabè, fuyant les violences jihadistes.
Le facteur climatique accentue également les crises. En 2022, la Corne de l’Afrique a connu la plus grave sécheresse de son histoire, ce qui a conduit à deux millions de déplacés en plus dans la région. À l’inverse, les inondations ont aussi touché des populations déjà déplacées. Avec deux millions de personnes, le Nigeria a battu son record, tout comme au Tchad qui a connu les pires inondations depuis 30 ans.
Une situation d’autant plus alarmante que les financements pour l’aide humanitaire se réduisent de plus en plus. Une situation due à la guerre en Ukraine qui recueille le plus de dons, mais surtout au désintérêt pour les crises se produisant en Afrique, selon le HCR.
Ce qui rend notre travail rend de plus en plus difficile, c’est que la plupart des crises en Afrique sont oubliées dans la plupart des médias et ça n’attire pas l’attention des donateurs. L’année dernière, on a été obligé de faire un appel de don très fort à la fin de l’année, parce que l’on n’arrivait pas avoir de dons suffisants pour couvrir les besoins. Et cette année, on se retrouve dans une situation similaire.
Source – RFI