France: le groupe des députés Liot retire son texte d’abrogation de la retraite à 64 ans
C’était le dernier round jusqu’à nouvel ordre dans la bataille parlementaire autour de la réforme des retraites. Un texte demandant l’abrogation de la réforme était étudié ce jeudi matin par les députés. Les débats ont été vifs puis se sont brusquement arrêtés en fin de matinée.
Ce jeudi 8 juin, la très forte émotion après l’attaque d’Annecy a glacé les députés. La patronne du groupe Renaissance, Aurore Bergé, a d’ailleurs estimé qu’il lui paraissait désormais déplacé de mener « cette bataille de chiffonniers ».
Quelques instants plus tard, le président du groupe indépendant Liot, Bertrand Pancher, est venu annoncer que le texte était retiré. Pas en raison de l’attaque, mais parce que depuis la semaine dernière, la proposition de loi a été vidée de sa substance et que le tri des amendements mené par la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet ne permettait pas de maintenir le texte. Yaël Braun-Pivet qui a été à plusieurs reprises conspuée par les oppositions ce jeudi, qui l’accusent d’avoir détourné les règles du Parlement.
Le camp présidentiel a aussitôt vivement répliqué en dénonçant le caractère inconstitutionnel des manœuvres des oppositions et la radicalité de leurs propos. Le très conservateur député Liot, Charles de Courson, rapporteur de la proposition de loi, a même été qualifié d’hologramme de Jean-Luc Mélenchon.
« Nous irons jusqu’au bout »
La cheffe de file des députés Insoumis, Mathilde Panot, dénonce un coup de force anti-démocratique : « Ce qui fait peur aujourd’hui aux macronistes, c’est qu’ils savent très bien que si nous discutions aujourd’hui du premier article qui permet d’abroger la retraite à 64 ans, ce que veut toujours après plus de cinq mois de mobilisation la majorité sociale du pays, alors ils perdraient le vote. Donc c’est un coup de force anti-démocratique qu’ils font, contre l’initiative parlementaire, contre le droit d’amendement des parlementaires, mais aussi contre les droits du peuple en général. Nous allons mener la bataille dans l’hémicycle et ce n’est pas un baroud d’honneur, n’en déplaise aux macronistes. Nous irons jusqu’au bout et nous arriverons à abroger cette retraite à 64 ans dont personne ne veut. »
Ce qui était espéré comme un nouveau combat public sur la réforme des retraites s’achève dans un relatif anonymat en raison de l’actualité dramatique de cette matinée.
Source – rfi