Centrafrique : pourquoi l’opposition dénonce un « coup d’État constitutionnel » ?
Faut-il changer la Constitution de 2016 en République centrafricaine ? Le président Faustin Archange Touadéra a tranché, le 30 mai, en annonçant un référendum prévu le 30 juillet sur un nouveau projet de Loi fondamentale. Un référendum « illégal » selon l’opposition qui dénonce une tentative du chef de l’État de briguer un troisième mandat.
Le peuple est au-dessus de la Constitution. Président démocratiquement élu, je ne peux rester insensible aux demandes pressantes et légitimes du peuple souverain de doter notre pays d’une nouvelle Constitution ». C’est par ces mots, dans un message vidéo diffusé sur les réseaux sociaux le 30 mai, que le chef de l’Etat centrafricain Faustin Archanhe Touadéra justifie sa décision d’organiser un référendum constitutionnel, le 30 juillet 2023.
L’annonce, qui se veut solennelle, n’a surpris personne. En revanche, elle a suscité une vague de condamnations dans l’opposition centrafricaine qui dénonce une volonté du chef de l’Etat de briguer un troisième mandat de cinq ans en 2025, ce que lui interdit l’actuelle Constitution datée du 30 mars 2016, dans un contexte de guerre civile meurtrière. Cette Constitution est celle sur laquelle le président Touadéra a prêté serment la même année, lors de son premier mandat, comme il le rappelle lui-même, puis en 2020 pour son second mandat.