Pollution plastique: dernière ligne droite pour un projet de traité, les industriels font de la résistance
Toute cette semaine à l’Unesco, ONG, scientifiques, mais aussi lobbyistes du plastique ont fait valoir leurs vues auprès des États. Des industriels qui ont à perdre si jamais le traité est ambitieux. « On fait partie du problème, mais aussi de la solution », assure Jean-Yves Daclin. Cette semaine, le dirigeant de la branche française de Plastics Europe, ancien de chez Total Energies, a suivi les négociations, échangé avec des États. Objectif : faire entendre les intérêts des fabricants de résines plastiques, présents en Europe. Ils pèsent 15% du marché mondial.
Pas question, par exemple, que tous les plastiques à usage unique soient interdits. Ils veulent du cas par cas : « Plutôt qu’une interdiction arbitraire, qui peut avoir des impacts contre-productifs, nous pensons qu’il faut s’attaquer, en fonction de la situation de chaque pays, aux applications problématiques et aux applications inutiles, suggère Jean-Yves Daclin au micro de Lucile Gimberg du service Sciences. Par exemple, aujourd’hui en Europe, il est interdit de produire et d’utiliser des coton-tige en plastique, de la vaisselle à usage unique, mais ce n’est pas une approche idéologique, c’est une approche pratique. Vous n’allez pas interdire l’utilisation de plastique à usage unique dans les hôpitaux, par exemple. »
Le lobbyiste insiste : l’industrie fait déjà des efforts, avec des plastiques plus légers, plus recyclables…
On est bien loin du compte, rétorque Delphine Lévi-Alvarès, du Centre pour un droit international de l’environnement : « On ne voit pas d’engagement sur la réduction de la production, puisque c’est à l’encontre des intérêts commerciaux. On a assez peu d’engagements aussi sur les questions de simplification des plastiques produits et de détoxification des plastiques produits. Et puis, pas de prise de responsabilité sur la pollution en amont. »
SOURCE RFI