La présidente du Comité olympique français démissionne à 14 mois des JO de Paris
La présidente du Comité olympique français (CNOSF) Brigitte Henriques, élue en juin 2021, a démissionné jeudi 25 mai de son poste, un coup de théâtre en pleine assemblée générale quatorze mois avant les JO 2024 de Paris, afin de mettre fin à une crise interne qui dure depuis plus d’un an et demi, a annoncé le CNOSF.
Les conflits et rivalités internes ont eu raison de l’ancienne vice-présidente de la Fédération française de football (FFF), en guerre ouverte depuis des mois avec son prédécesseur Denis Masseglia. « La secrétaire générale de l’instance Astrid Guyart va assurer l’intérim jusqu’à l’élection d’un nouveau président dans les trois mois à venir », précise le communiqué du CNOSF.
« La situation n’était plus tenable, elle a fait le choix qu’il fallait », a réagi un président de fédération présent au moment de l’annonce de cette démission lors d’une assemblée générale très attendue.
Depuis plus d’un an et demi, le CNOSF est traversé par une crise inédite, entre menaces de plaintes, coups bas et révélations d’échanges de mails dans la presse…
Un climat devenu très lourd
Ce climat est devenu encore plus lourd ces derniers jours avec l’annonce par Denis Masseglia d’un prochain dépôt de plainte au parquet national financier (PNF) pour abus de confiance visant la mandature de Brigitte Henriques. L’ex-président, devant les membres de l’instance, avait lu un courrier détaillant ses griefs envers la présidente, évoquant des irrégularités financières et des dépenses indues selon lui. Et il avait ensuite dégainé l’arme ultime, en évoquant une plainte contre X pour abus de confiance auprès du Parquet national financier (PNF) qui devait être déposée « dans les prochains jours ».
Une intervention qui avait déclenché l’ire de Brigitte Henriques, dénonçant une « cabale », et une forme de « harcèlement ». Masseglia avait expliqué à l’AFP ne pas avoir supporté que le 4 avril dernier, lors d’une conférence de presse au CNOSF, l’avocat de Brigitte Henriques, Me Arash Derambarsh, menace de porter plainte contre lui.
Inquiétude de nombreux acteurs du sport français
La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, avait estimé sur France Inter que « le mouvement sportif » ne pouvait « en aucun cas se permettre de telles divisions (…) devant le monde entier », demandant à ce que « cette maison revienne en ordre ».
« Je n’imagine pas que ces problèmes, qui choquent le monde sportif, se prolongent au-delà du mois de mai, je suis sûre que l’on va trouver une solution », avait-elle encore plaidé sur la chaîne L’Équipe
L’éviction en septembre 2022 de l’ancien bras droit de Brigitte Henriques, Didier Seminet, a déclenché une crise profonde dont l’institution ne s’est jamais relevée.
La proximité avec les Jeux olympiques de Paris, dans quatorze mois, et cette crise qui n’en finissait pas, ont inquiété de nombreux acteurs du sport français. « Cette démission, c’est une façon de régler la crise, et c’est assez noble », a réagi un autre président de fédération.
(Avec AFP)