Guinée : ouverture du débat d’orientation constitutionnelle
(APA)- Les Forces vives pourraient boycotter ces concertations visant à donner à la Guinée une nouvelle constitution.
Après le Symposium sur le constitutionnalisme au mois de février dernier, le Conseil National de Transition a ouvert ce lundi 15 mai 2023, le débat d’orientation constitutionnelle.
Cette initiative constitue une étape importante pour le retour à l’ordre constitutionnel en République de Guinée, près de deux ans après le coup d’Etat contre Alpha Condé.
Selon le président de l’organe législatif de la transition guinéenne, le but de ces concertations est de dépasser ou éliminer la polémique stérile, de réduire les controverses et divergences, pour favoriser une approche consensuelle ou largement majoritaire et constructive par son inclusivité.
« Le débat d’orientation constitutionnel, que nous allons avoir, n’est pas d’ordre disciplinaire ou académique, comme ce fut le cas du symposium en février dernier », a indiqué Dansa Kourouma.
Pour lui, les discussions que devront mener les participants seront porteuses des revendications et recommandations des populations.
Aussi, serviront-elles à esquisser un nouvel horizon de compréhension de notre avenir commun, propre à concilier l’ordre public et la liberté, le droit de l’individu et les impératifs de la société, les pouvoirs et prérogatives de l’État et les droits du particulier, a-t-il précisé.
« Le débat d’orientation constitutionnel est alors un moment majeur de la Transition, conviant toutes les composantes de la Nation à donner leurs avis, formuler leurs propositions sur les grandes lignes de la nouvelle Constitution, collecter, disséquer et clarifier les positions respectives des partis politiques, des organisations de la société civile, les syndicats et les autres organisations professionnelles pertinentes », a ajouté le président du Conseil National de Transition.
La future Loi Fondamentale de la Guinée tiendra compte de la première constitution datant de 1958 à celle de 2020. Dans ces textes, il est possible de pérenniser et de perpétuer de nombreux fondamentaux constitutionnels qui devront donc être acceptés comme intangibles et immuables, a indiqué Dansa Kourouma.
Après avoir renversé le régime civil dirigé par Alpha Condé le 05 septembre 2021, le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) de Mamadi Doumbouya a suspendu la constitution controversée de 2020 ainsi que toutes les institutions qui en sont issues.
Pour donner un caractère légal à leurs décisions, les responsables du CNRD ont doté le pays d’une charte de la transition.
Pour le premier ministre du gouvernement de la transition, la future constitution doit répondre aux aspirations du peuple, traverser le temps et résister aux tentations des hommes. Selon le chef du gouvernement, la Loi fondamentale doit aussi avoir la capacité de s’adapter à son environnement, embrasser les grands principes universels tout en préservant notre identité propre.
Un enjeu est de taille
« C’est pourquoi, nous avons la conviction que les principes et valeurs devant prévaloir dans la réflexion et la rédaction du futur texte constitutionnel seront essentiels pour l’orientation que nous souhaitons donner à notre pays », a déclaré Bernard GOUMOU.
Ce débat d’orientation constitutionnelle lancé lundi connaîtra son épilogue le 30 mai à l’hémicycle. Il enregistrera la participation de toutes les composantes de la nation ayant pris part au dialogue inclusif inter guinéen.
Toutefois, les coalitions politiques membres des Forces vives qui luttent contre la gestion « unilatérale » de la transition par la junte au pouvoir pourraient ne pas y prendre part. Elles projettent déjà de poursuivre les manifestations entamées la semaine dernière et qui auraient fait une dizaine de victimes.