Élections en Mauritanie: le dépouillement est en cours
Les Mauritaniens étaient appelés aux urnes, samedi 13 mai. Près 1,8 million de citoyens étaient appelés à choisir leurs députés, maires et conseillers régionaux. Le scrutin s’est déroulé dans un climat apaisé, avec une forte mobilisation. Mais les différentes formations politiques dénoncent déjà des irrégularités. En début d’après-midi de ce dimanche 14 mai, les premiers résultats ont commencé à tomber.
Avec notre envoyé spécial à Nouakchott, Sidy Yansané
Elle n’a pas encore communiqué le taux de participation global pour ce triple scrutin. À minuit, il était annoncé à 51 % mais d’après quelques témoignages, il semblerait que le vote se soit poursuivi, ce dimanche matin, dans quelques circonscriptions. À priori, il s’agirait de permettre à plusieurs électeurs qui n’ont pas pu voter, samedi, de pouvoir accomplir leur devoir civique.Un scrutin apaisé mais la classe politique pointe des dysfonctionnementsÀ l’approche de la présidentielle l’an prochain, ce triple scrutin doit servir de test au parti au pouvoir El Insaf du président Mohamed Ould Cheikh el-Ghazouani et lui permettre de mesurer sa popularité dans les urnes, face à ses deux principaux challengers : le parti islamiste Tawassoul et la formation Sawab soutenue par le militant anti-esclavagiste Biram Dah Abeid. Les électeurs se sont mobilisés dès l’ouverture des bureaux de vote à 7 heures, samedi matin. Beaucoup de jeunes et beaucoup d’électrices ont fait le déplacement. Un engouement notamment suscité par l’implication progressive des femmes dans le jeu politique depuis dix ans et l’instauration cette année d’une liste nationale dédiée aux candidats de moins de 35 ans, accordant automatiquement onze sièges de députés à la jeunesse. Mais le scrutin a rencontré maintes défaillances. C’est le parti El Insaf qui a lancé la première salve de critiques concernant ces défaillances du processus électoral. Lors d’un point presse en fin de journée, le parti présidentiel a dénoncé de nombreux manquements de la part de la CENI, tels que des bureaux de vote déplacés au dernier moment de leur lieu d’origine. De quoi désorienter les électeurs inscrits.Suivez toute l’actualité internationale en téléchargeant l’application RFIParmi les critiques, des bulletins de vote manquants pour le scrutin législatif ou encore les représentants du parti qui se sont vus refuser l’entrée dans les bureaux pour observer le déroulement du vote. Tous ces problèmes ont obligé la CENI à garder certains bureaux actifs jusque tard dans la soirée, bien après leur fermeture officiellement prévue pour 19 heures. Du côté de l’opposition, on formule les mêmes griefs. Le parti Tawassoul, premier opposant du pays, et la coalition RAG-Sawab insistent sur les nombreux bureaux ouverts avec plusieurs heures de retard, à tel point que nombre d’électeurs n’ont pu voter que tard dans la soirée.La seule différence dans ce chapelet de critiques, c’est que les opposants accusent le pouvoir d’avoir organisé ces défaillances pour s’assurer la victoire. Ce que dément le parti présidentiel. Les premières tendances devraient tomber ce dimanche, le code électoral indique que les résultats doivent être annoncés dans les 48 heures
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