Ukraine : les frappes russes « rapprochent » Moscou de « l’échec et de la punition », pour Zelensky
L’Ukraine a subi dans la nuit de jeudi 27 à vendredi 28 avril des attaques de missiles russes sur Kiev et plusieurs autres villes, qui ont fait au moins 12 morts. L’armée de l’air ukrainienne annonce avoir abattu 21 missiles de croisière et deux drones lors de ces frappes. Pour Volodymyr Zelensky, ces dernières « rapprochent » Moscou de « l’échec et de la punition ».
10H15 TU. Un vice-Premier ministre russe dit s’être rendu à Bakhmout.
Un vice-Premier ministre russe, Marat Khousnoulline, affirme s’être rendu dans la ville dévastée de Bakhmout, épicentre des combats dans l’Est de l’Ukraine, en promettant de reconstruire la cité après sa conquête par Moscou.
Sur Telegram, il a déclaré s’être rendu dans les territoires ukrainiens occupés sur ordre de Vladimir Poutine. « J’ai également visité Artiomovsk (nom de Bakhmout à l’époque soviétique). La ville est endommagée, mais on peut la reconstruire », a-t-il indiqué, dans un message accompagné d’une vidéo montrant une place recouverte de débris qui, d’après les bâtiments visibles, semble être la place de la Liberté dans le centre de Bakhmout.
07H30 TU. Les dernières frappes russes en Ukraine « rapprochent » Moscou de « l’échec et de la punition », selon Volodymyr Zelensky.
Les frappes russes nocturnes en Ukraine « rapprochent » Moscou de « l’échec et de la punition », a lancé vendredi matin le président Volodymyr Zelensky, appelant le monde à une « riposte ».
« Chaque attaque, chaque acte pervers contre notre pays et contre (notre) peuple rapproche l’État terroriste de l’échec et de la punition », a cinglé Volodymyr Zelensky sur Telegram.
« La terreur russe doit obtenir une riposte juste de l’Ukraine et du monde. Et ce sera le cas », a-t-il promis. Avant d’ajouter: « Nous n’oublierons aucun crime ».
L’Ukraine a subi tôt le matin de vendredi des attaques de missiles russes sur Kiev et plusieurs autres villes, qui ont fait au moins neuf morts à ce stade.
A Ouman, ville de quelque 80.000 habitants dans le centre du pays, « environ dix immeubles d’habitation ont été touchés » par « une attaque au missile », « détruisant un +bloc+ », a indiqué Volodymyr Zelensky.
« Des gens sont toujours piégés sous les décombres », a encore regretté le président ukrainien, déplorant « des victimes, dont un enfant ».
Un autre enfant a également été tué dans une frappe de l’armée russe sur Dnipro, grande ville du centre-est de l’Ukraine, a-t-il dit, confirmant une information du maire, Borys Filatov.
06h29 TU. L’Ukraine dit avoir abattu 21 missiles et deux drones russes.
L’armée de l’air ukrainienne a annoncé avoir abattu 21 missiles de croisière et deux drones lors d’une nouvelle attaque meurtrière russe à Kiev et dans d’autres villes du pays dans la nuit de jeudi à vendredi.
« Les forces de la défense ont détruit 21 missiles de croisière de type X-101/X-555 sur un total de 23 ainsi que deux drones », a indiqué l’armée de l’air ukrainienne sur Telegram.
04h01 TU. Frappes nocturnes sur plusieurs villes ukrainiennes, au moins douze morts à Dnipro.
L’Ukraine a subi dans la nuit de jeudi à vendredi des attaques de missiles russes sur Kiev et plusieurs autres villes, qui ont fait au moins douze morts et touché un immeuble résidentiel.
Selon la municipalité de Kiev, 11 missiles de croisière tirés depuis des bombardiers stratégiques ont été abattus dans le ciel de la capitale, ainsi que deux drones, sans qu’ils aient fait de victimes ou de destructions notables.
En revanche, à Dnipro, grande ville du centre-est de l’Ukraine, l’attaque russe a fait 12 morts, selon le maire Borys Filatov.
Des missiles « ont de nouveau tué des civils à Dnipro. Une jeune femme et un enfant de trois ans sont décédés », a-t-il indiqué sur Telegram.
A Ouman, ville de quelque 80.000 habitants dans le centre du pays, une vidéo diffusée par les médias ukrainiens montre un immeuble d’habitation éventré avec de nombreux gravas au sol.
« Un missile ennemi a touché un immeuble résidentiel. Les informations sur les victimes sont en cours de clarification », a indiqué sur Telegram Zoya Vovk, porte-parole de la police régionale.
Selon le gouverneur régional Igor Tabourets, Ouman a été touchée par deux missiles de croisière, l’un ayant touché un immeuble résidentiel et l’autre un entrepôt.
« Nous avons cinq blessés, ils sont à l’hôpital », a-t-il précisé sur Telegram.
A Kiev, une ligne électrique a été coupée à la suite de la chute d’un débris qui a aussi endommagé la chaussée, selon les autorités.
03H33 TU. 11 missiles de croisière détruits par la défense antiaérienne au-dessus de Kiev.
Onze missiles de croisière russes ont été abattus dans le ciel de Kiev par la défense antiaérienne ukrainienne dans la nuit de jeudi 27 à vendredi 28 avril, a annoncé la municipalité, précisant que l’attaque n’a pas fait de victimes ou de dégâts sérieux.
« Selon les données préliminaires, 11 missiles de croisière ont été détruits dans l’espace aérien de Kiev. En plus des missiles, deux drones ont été abattus », a indiqué la municipalité sur Telegram.
02h30 TU. « Irresponsable » de « tourner le dos » à l’ONU malgré ses défauts, pour l’ambassadeur ukrainien.
L’ONU n’est « clairement pas parfaite », avec un Conseil de sécurité « discrédité », mais il serait « irresponsable » de lui « tourner le dos », estime l’ambassadeur ukrainien auprès des Nations unies, insistant sur le poids des résolutions de l’Assemblée générale condamnant l’invasion russe.
« Les Nations unies, clairement, ne sont pas parfaites », et ce depuis leur naissance en 1945, lance Sergiy Kyslytsya lors d’un entretien.
Sergiy Kyslytsya, ambassadeur et représentant permanent de l’Ukraine auprès des Nations Unies, prend la parole lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur le maintien de la paix et de la sécurité en Ukraine, le lundi 6 février 2023, au siège des Nations Unies.
(AP Photo/John Minchillo, Fichier)
« Nous ne devons pas avoir d’illusions sur les Nations unies, c’est vrai. D’un autre côté, avons-nous une alternative aux Nations unies? Non. »
Alors « le plus facile, mais aussi le plus irresponsable, serait de tourner le dos aux Nations unies », insiste-t-il, décrivant un « bouquet » d’Etats aux opinions très diverses avec lesquels il faut composer.
« L’Assemblée générale et ses Etats membres, c’est une photo du monde tel qu’il est, nous pouvons ne pas l’aimer, mais c’est le monde », commente l’ambassadeur.
« Et si la France ou l’Ukraine ou d’autres pays veulent l’améliorer, on ne peut pas utiliser Photoshop, il faut travailler avec chaque pays, avec les groupes de pays, c’est très difficile ».
Depuis l’invasion russe en février 2022, l’Ukraine et ses alliés ont organisé l’adoption par l’Assemblée générale de plusieurs résolutions condamnant Moscou.
La dernière, à l’occasion du premier anniversaire de l’invasion en février dernier, a réclamé à une majorité écrasante (141 voix pour, 7 contre, 32 abstentions) le retrait immédiat des troupes russes.
« Ce n’est pas symbolique. C’était un vrai coup porté à la Russie qui propageait son récit selon lequel le monde était fatigué, avait perdu son intérêt pour la guerre », estime Sergiy Kyslytsya, pour qui ces votes participent aussi à la « résilience » du peuple ukrainien.
19H06 TU. Les transferts d’enfants ukrainiens relèvent du « génocide », selon le Conseil de l’Europe.
Les transferts forcés d’enfants ukrainiens vers la Russie relèvent du « génocide », estime le Conseil de l’Europe, dans une résolution adoptée par son Assemblée parlementaire qui réunit des députés de 46 pays.
« Les preuves documentées de cette pratique correspondent à la définition internationale du génocide », indique dans un communiqué le Conseil de l’Europe, après le vote du texte qui « exige » le rapatriement des enfants.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué une décision « importante » qui aidera à « amener la Russie et ses responsables à rendre des comptes ».
« La déportation des enfants ukrainiens est l’un des éléments réfléchis de la tentative de la Russie d’effacer l’identité de notre peuple, de détruire l’essence même des Ukrainiens », a-t-il déclaré dans son discours du soir.
Le 17 mars, la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour ces déportations. Le tribunal basé à La Haye a aussi émis un mandat d’arrêt à l’encontre de Maria Lvova-Belova, la commissaire russe à l’enfance.
Kiev estimait début avril que plus de 16.000 enfants ukrainiens ont été « enlevés » et emmenés en Russie depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022, et que beaucoup auraient été placés dans des foyers d’accueil.
Selon la résolution adoptée jeudi 27 avril, il existe « des preuves » que les enfants expulsés ont été confrontés à un processus de « russification » par la rééducation dans la langue, la culture et l’histoire russes.
Ces transferts sont « clairement planifiés et organisés de manière systématique » en tant que politique de l’Etat et ont pour objectif « d’anéantir tout lien et toute caractéristique de leur identité ukrainienne », selon le texte.
Le Conseil de l’Europe a également demandé que l’ONU et la Croix-Rouge aient accès à la Russie pour recueillir des informations sur les enfants expulsés, et a exhorté les Etats à recueillir des preuves des crimes – y compris le génocide – qui ont pu être commis.
18H45 TU. Vladimir Poutine ordonne la création de musées dédiés à l’offensive en Ukraine.
Le président russe Vladimir Poutine a ordonné à son gouvernement de s’atteler à la création de musées dédiés à l’offensive que Moscou mène depuis un an en Ukraine, selon des instructions publiées sur le site du Kremlin.
« Assurer la création de musées (régionaux, municipaux, sur la base d’organisation éducatives) consacrés aux événements de l’opération militaire spéciale et aux exploits de ses participants », peut-on lire dans ce document daté de mercredi 26 mais apparu jeudi 27 avril, sur le site du Kremlin.
L’« opération militaire spéciale » est le nom que la Russie donne à son attaque de l’Ukraine, lancée en février 2022.
Vladimir Poutine a également ordonné d’« examiner la question du transfert d’objets liés à l’opération militaire spéciale pouvant être exposés dans les musées ».
Le gouvernement devra en outre « examiner la question de l’organisation d’une étude de l’histoire de l’opération militaire spéciale » dans le cadre du système éducatif.
Depuis le début de son offensive en Ukraine, la Russie a adopté une série de lois répressives destinées à museler toute critique, notamment un texte punissant la « discréditation » de l’armée. Plusieurs personnes, opposants ou simples anonymes, ont écopé de lourdes peines de prison.
Les autorités ont aussi multiplié les aides sociales aux combattants et à leurs familles et introduit des cours spéciaux à l’école destinés à promouvoir l’argumentaire du pouvoir auprès de la jeunesse.
Les exploits militaires russes passés, notamment lors de la Deuxième Guerre mondiale, font déjà l’objet d’innombrables musées, expositions et monuments.
Mise à jour 28.04.2023 à 12:21