Festival international du cinéma et de l’audiovisuel du Sénégal : entre organisation et défis de durabilité
Les concertations ont démarré pour le lancement du Festival international du cinéma et de l’audiovisuel du Sénégal en vue de célébrer le génie créateur sénégalais. Cependant, il se pose aujourd’hui le défi de la durabilité face à des Rencontres cinématographiques de Dakar (RECIDAK) qui peinent à émerger.
Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow a annoncé, en marge du Fespaco à Ouagadougou, le lancement de la première édition du Festival international du cinéma et de l’audiovisuel du Sénégal (FICASE) à Dakar, Gorée, Saint-Louis et Saly. Ce qui n’a pas laissé de marbre le délégué général du FESPACO. Faisant allusion à Aliou Sow, Moussa Alew Sawadogo dira : « En aucun cas, un festival ne peut être copié. On peut copier le Fespaco, mais on ne va jamais l’égaler. Ce n’est pas une question d’argent, il y a des pays plus puissants financièrement qui ont essayé, mais ils n’y sont pas arrivés. C’est notre savoir-faire burkinabè ». Et d’ajouter : « Un festival, c’est une philosophie et une identité. Ce n’est parce que nous sommes sur le continent africain qu’on parle toujours de concurrence entre les festivals. De l’autre côté de la Méditerranée, entre Berlin et la France, il y a deux gros festivals, à savoir Cannes et la Berlinale ».
Après l’annonce du ministre de la Culture et du Patrimoine historique, certains acteurs culturels ont apprécié le projet tandis que d’autres ont dénoncé un manque de concertations. Sur ce, pour la faisabilité du festival, le ministre de la Culture et du Patrimoine historique a présidé le 23 mars une rencontre d’échanges avec des acteurs du cinéma et de l’audiovisuel au Grand Théâtre. Aliou Sow est revenu sur l’objectif du FICASE. « Le Sénégal doit rassembler le monde ici pour célébrer la fraternité artistique et culturelle et montrer qui nous sommes, célébrer notre génie créateur », a dit Aliou Sow. « Nous remportons des prix. Partout, nous sommes cités. Ousmane Sembène, Djibril Diop Mambéty et tous les autres sont connus partout. Au niveau de la diaspora, les Omar Sy et nos autres sœurs et frères rayonnent partout, c’est le Sénégal », a poursuivi le ministre.
Se voulant plus clair, le ministre qui a promis de ressusciter les Rencontres cinématographiques de Dakar (RECIDAK) au courant de l’année 2023 soutient : «Le FICASE n’est pas en contradiction avec les RECIDAK. Revenons à la réalité ! Les RECIDAK, ce sont des conférences, colloques, des échanges, il n’y a pas de compétition, pas de prix ». Et de poursuivre : « Je les ai trouvées mortes, je ne les ai pas tuées ». Initiées en 1990, les Rencontres cinématographiques de Dakar se tenaient annuellement sous la direction du Consortium de communication audiovisuelle en Afrique, que dirigeait la journaliste Annette Mbaye d’Erneville. La dernière édition des RECIDAK remonte à 2018. Sur le FESPACO, le ministre dira : « Le FESPACO est notre festival à nous tous. C’est pourquoi le Sénégal s’implique de la meilleure des manières pour la réussite du FESPACO. On fait beaucoup de choses connues ou pas connues pour que le FESPACO rayonne parce que c’est un patrimoine africain, du Sénégal et de Sembène Ousmane », a souligné Aliou Sow. D’ailleurs, la première édition du FICASE sera dédiée à Sembène Ousmane. Cependant, le défi de la durabilité du FICASE se pose.
Source – M DJIGO de sudquotidien