Rapports sur les droits humains: Le gouvernement recadre la Société civile

Le ministre chargé de la Promotion des droits humains a répondu aux organisations qui dénoncent la violation des libertés et la répression contre les manifestants et les journalistes. Dans une déclaration, Mamadou Saliou Sow a fait savoir que «les Forces de défense et de sécurité assurent leur mission régalienne de protection des populations».

Par Dieynaba KANE – Il y a deux jours, des organisations de la Société civile ont dénoncé la violation des droits humains et des libertés au Sénégal. Des sorties qui ont fait réagir le ministre auprès du Garde des sceaux, chargé de la Bonne gouvernance et de la promotion des droits humains. Selon Mamadou Saliou Sow, «tout observateur objectif peut témoigner de la vitalité de notre système qui consacre l’égalité des citoyennes et citoyens devant la loi». Accusé de réprimer les manifestants et les journalistes, le gouvernement, par la voix du ministre chargé de la Promotion des droits humains, soutient que «les Forces de défense et de sécurité assurent leur mission régalienne de protection des populations». Poursuivant ses explications, M. Sow ajoute : «Elles sont chargées du maintien de l’ordre qui garantit aux citoyennes et citoyens le droit de se déplacer librement. Les manifestations sont ainsi soumises à des conditions qui permettent de respecter les droits des uns et des autres.» Pour le ministre, «il y va de la responsabilité de l’Etat, mais aussi de toute organisation soucieuse du respect de la protection des droits humains de rappeler que l’exercice du droit de manifester ne saurait justifier une quelconque défiance à l’autorité des Forces de défense et de sécurité agissant avec professionnalisme et conformément à la loi». De même, il souligne que l’exercice du droit de manifester «ne saurait non plus justifier des actes de violences contre des commerces, des édifices et des moyens de transport publics ou encore des pertes en vies humaines».

Prenant en compte ces considérations, le ministre chargé de la Promotion des droits hu­mains trouve que «l’attitude de certaines organisations «se réclamant» de défense des droits de l’Homme est, de ce point, difficilement compréhensible». Dans sa démarche d’apporter la réplique aux organisations, M. Sow estime qu’il «convient certes de veiller au respect des droits de manifester, encore que des statistiques en la matière montrent à suffisance que les interdictions relèvent de l’exception et sont à chaque fois dûment motivées». Mais, souligne-t-il, «une égale attention, à tout le monde, doit être accordée à la protection des populations et de leurs biens». Et de dénoncer : «Se limiter à charger les Forces de défense et de sécurité, tout en ignorant les appels à la violence, la destruction de biens d’autrui et la brutalité contre des personnes innocentes, est simplement inacceptable pour des organisations responsables.»

Par ailleurs, le ministre a tenu à rappeler que «ces manifestations ont eu lieu à la suite de différends privés portés devant la Justice, qui se chargera de les élucider en toute indépendance et en toute impartialité». Dans la même dynamique, M. Sow a réaffirmé la disponibilité du Sénégal «à collaborer avec toutes les organisations nationales et internationales des droits humains dans le respect des missions régaliennes de l’Etat de protection des personnes et des biens».


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