Ouverture du Sénégal à l’investissement étranger : Le privé national engagé avec des conditions

Le privé national est disposé à assumer pleinement son rôle dans l’essor du pays. Mais cela a une condition. Il souhaite être la porte d’entrée de tout investisseur étranger. Une requête qui a été bien entendue par la ministre de l’Economie, du plan et de la coopération, Oulimata Sarr.

Par Malick GAYE – Le Sénégal souhaite avoir un secteur privé national fort et dynamique, pouvant jouer pleinement son rôle dans le développement économique du pays. Une ambition qui va être matérialisée dans le Pap3. Pour cela, il faut des préalables. Hier, lors de la cérémonie de lancement de la campagne de mobilisation des partenaires du Forum Invest in Sénégal, Baïdy Agne, le président du Conseil national du patronat (Cnp), a esquissé les attentes du privé national. «Faut-il s’ouvrir davantage pour capter plus de flux de capitaux et d’investissements étrangers ? Je dirais oui, si l’on veut plus de croissance économique, plus de progrès social et d’emplois durables. Je dirais oui, car on ne saurait rester passif dans une Afrique de plus en plus courtisée aujourd’hui, et où chaque pays de notre continent se présente comme étant la destination la plus attractive, incitative et sécurisante», a-t-il dit, pour marquer l’adhésion du patronat au Invest in Sénégal. Pour lui, la réussite de ce forum repose sur ceci : «Mobiliser davantage nos énergies nationales productrices de richesse, examiner la nature des projets pouvant être réalisés (partiellement ou totalement) par des privés nationaux et ne nécessitant pas, pour diverses raisons, l’Investissement direct étranger (Ide), définir la préférence-pays de Pide (par projet ou groupe de projets) la plus avantageuse durable pour le Sénégal : et hiérarchiser nos priorités et centres d’intérêts nationaux.» A cet effet, Baïdy Agne ajoute qu’il faut définir l’offre de projets nécessitant une contractualisation avec les investisseurs étrangers au regard des exigences financières et techniques. Et ensuite, «favoriser autant que possible la contractualisation entre le privé national et le privé étranger, plutôt que des engagements et ententes directs liant notre Etat au privé étranger. Je dis souvent qu’entre privés, on se comprend toujours mieux, tout en prenant aussi toutes les sûretés requises. Et enfin, d’organiser les relations de co-investissements, de co-traitance, de transferts de technologies et de compétences». Pour le patron du patronat, l’ouverture contrôlée est la meilleure option pour le Sénégal. Ainsi, pour Baïdy Agne, cette ouverture doit s’organiser autour de 3 objectifs que sont un «écosystème productif national performant et durable, la circonscription de toute dépendance extérieure et une présence plus significative sur les marchés de capitaux en Afrique en étant un acteur majeur de l’intégration financière africaine (…) Ce qui sera bon pour le secteur privé national, sera ce qu’il y a de meilleur pour le Sénégal».

Un discours qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. En effet, la ministre de l’Economie, du plan et de la coopération a pris bonne note et a rappelé les efforts déployés par le gouvernement pour doter le Sénégal d’un privé national dynamique.

Il faut noter qu’Invest in Sénégal sera organisé au mois de juillet prochain. 2 à 3 mille personnes y sont attendues. Ce forum se veut pérenne et sera organisé tous les deux ans.


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