Mali – Violations des droits humains par le personnel militaire et la sécurité russe : Alioune Tine exprime sa vive préoccupation

La situation au Mali est très préoccupante. En plus des violations des droits humains par les groupes armés, les populations font face à celles commises par des membres du personnel militaire et de la sécurité russe. Alioune Tine, en sa qualité d’expert indépendant des Nations unies, qui vient de boucler une visite de 10 jours dans ce pays, a appelé les autorités à ouvrir une enquête.

Par Dieynaba KANE – Au Mali, de graves violations des droits humains seraient commises par des membres du personnel militaire et de la sécurité russe. C’est la révélation faite par Alioune Tine au terme de sa visite de 10 jours dans ce pays. M. Tine a déclaré avoir reçu des informations «selon lesquelles des membres du personnel militaire et de la sécurité russe (désignés sous le nom de «Wagner») ont participé à des opérations militaires, terrorisé des villageois, exécuté des civils, volé des biens, notamment du bétail et des bijoux, et violé des femmes et des filles». Ces violations des droits humains viennent s’ajouter à celles commises «par les groupes extrémistes violents, notamment les meurtres, les enlèvements, les menaces contre les civils, le pillage du bétail et le viol des femmes et des filles». Pour Alioune Tine, «le Mali doit consolider les acquis et mener à bien les enquêtes judiciaires afin de traduire en Justice tous les auteurs de violations graves des droits humains et du droit international humanitaire et d’exactions, y compris les membres de groupes armés non étatiques, les milices et les membres des Forces de défense et de sécurité». M. Tine, qui a rencontré les autorités maliennes, informe que ces dernières «se sont engagées à enquêter sur ces allégations des violations impliquant des membres du personnel militaire et de la sécurité russe».

En outre, l’expert indépendant dit avoir constaté «le rétrécissement continu de l’espace civique, les attaques contre les défenseurs des droits humains et la Société civile par des acteurs étatiques et non étatiques». Il a ainsi déploré l’atteinte à la «liberté d’expression et d’association, et l’aggravation de l’autocensure». Alioune Tine en veut pour preuve «les attaques contre les défenseurs des droits humains dénoncées par plusieurs acteurs dont la Commission nationale des droits de l’Homme du Mali». Pour­suivant ses explications, il soutient avoir lui-même «fait l’objet d’attaques verbales sur les réseaux sociaux», avant et pendant sa visite. Alioune Tine appelle le gouvernement de Transition à respecter la liberté d’expression. «Alors que le pays s’engage dans un processus électoral, un débat d’idées sur les programmes et politiques doit être encouragé», a-t-il plaidé.

LEQUOTIDIEN

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