Ousmane Sonko préconise de transformer l’héritage de Frantz fanon en action

Dakar, 18 déc (APS) – Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a souligné la nécessité de transformer la pensée de Frantz Fanon en politique publique, assurant que l’action de son gouvernement s’inscrit dans la lignée du combat de ce psychiatre émérite, figure majeure des luttes de libération et théoricien de la décolonisation.

”En tant que Premier ministre du Sénégal, je veux dire ceci devant vous, avec gravité, mais aussi avec une conviction inébranlable. Nous ne commémorons pas Fanon. Nous le continuons. Nous ne sommes pas ici pour déposer des fleurs sur une mémoire figée. Nous sommes ici pour reprendre le flambeau, pour avancer là où il a dû s’arrêter, pour transformer un héritage en action, une pensée en politique publique, une indignation en institution”, a-t-il déclaré.

Ousmane Sonko s’exprimait à l’ouverture du colloque international sur le centenaire de Frantz Fanon (1925-1961), mercredi, au Musée des civilisations noires.

Il estime que lorsque que les nouvelles autorités sénégalaises ont refusé les “pratiques politiques du passé” et “les arrangements” en révélant la vérité sur les finances publiques, notamment ”les dettes déguisées, les bilans maquillés”, elles ont ”agi dans l’esprit de Fanon, qui disait que la domination commence toujours par la dissimulation, et que la liberté commence toujours par la vérité”.

Selon le chef du gouvernement sénégalais, la même logique avait prévalu lorsque l’Etat a engagé “la lutte contre la dépendance économique, les accords qui brident, la présence militaire étrangère, les conditionnalités qui punissent et les mécanismes monétaires qui ligotent”.

”Lorsque nous avons proclamé haut et fort notre droit à choisir nos alliances, nos partenariats, nos stratégies, nos amis et nos horizons, lorsque nous avons dit que le Sénégal ne serait jamais l’appendice géopolitique de personne, nous avons prolongé le rêve fanonien d’une Afrique qui s’autodétermine, d’un continent qui ne quémande plus, qui ne s’excuse plus, mais qui assume pleinement sa place dans le monde”, a soutenu le Premier ministre, président du parti Pastef-Les Patriotes, d’obédience souverainiste.

Ce colloque de trois jours doit aider à “aller plus loin encore dans la construction d’un Etat décolonisé, dans l’invention d’une économie souveraine, la reconquête mentale et culturelle et la refondation de nos institutions”, a souhaité le Premier ministre, soulignant que la rencontre doit ”aller plus loin dans la construction d’une Afrique qui cesse enfin d’être le terrain des autres, pour devenir le théâtre de sa propre histoire”.

Ousmane Sonko estime que le colloque de Dakar ”n’est pas un séminaire de savants”, mais ”un moment politique, un moment de respiration et d’audace pour l’Afrique”.

FKS/OID/BK

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