Gestion des inondations : plus de 10 millions de m3 d’eau pompés en 2025
Face à des pluies de plus en plus précoces et intenses, le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement a jugé satisfaisant, hier, le bilan opérationnel de la gestion des inondations en 2025. Plus de 10 millions de mètres cubes d’eau ont été pompés sur l’ensemble du territoire national.
Les prévisions de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) se sont confirmées durant l’hivernage 2025. Selon le météorologue Pape Ngor Ndiaye, la saison des pluies a évolué d’une situation normale à excédentaire, avec des épisodes extrêmes enregistrés notamment au mois d’août. Ces phénomènes ont été, hier, au cœur de l’atelier d’évaluation de la gestion de l’hivernage 2025 et de préparation de la campagne 2026.
Présidant la rencontre, Digou Yala Mathilde Sadio, adjointe au gouverneur de Dakar, chargée du développement, a indiqué que près de 600 kilomètres de réseaux de canalisation ont été curés et plus de 10 hectares de bassins traités à l’échelle nationale. La Brigade nationale des sapeurs-pompiers est intervenue sur plus de 500 sites, avec un volume global d’eau pompé dépassant les 10 millions de m3.
À cela, s’ajoute la mobilisation de 210 camions hydro-cureurs. Il s’agit notamment de la prise en charge des points bas sans exutoire et de l’appui logistique lors de grands événements religieux. L’année 2025 a également été marquée par la réalisation de travaux structurants d’envergure. Sept bassins de rétention de 20.000 m3 ont été construits, en plus de 8 kilomètres de digues de protection, 3.537 mètres de mur de soutènement, de passerelles piétonnes et d’ouvrages de drainage.
Dans la vallée du fleuve Sénégal, plus de 15 kilomètres de digues ont permis d’éviter des dégâts récurrents dans plusieurs communes. Selon l’adjointe au gouverneur de Dakar, l’anticipation a constitué l’un des principaux leviers de la réponse publique. Dès janvier 2025, des visites de terrain ont été menées dans les zones les plus vulnérables afin d’identifier les actions prioritaires avant l’hivernage.
20 décès liés aux inondations
Le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement dit avoir déploré 20 pertes en vies humaines liées aux inondations sur l’ensemble du territoire national au cours de l’année 2025. L’information a été rendue publique, hier, lors de l’atelier d’évaluation de la gestion de l’hivernage, par le consultant Moussa Kébé, qui a présenté le bilan opérationnel de la gestion des inondations.
Selon lui, 8.336 sinistrés ont été enregistrés, tandis que des axes routiers et des ponts ont été coupés dans les zones de Bakel, Matam et Tambacounda. Par ailleurs, 946 hectares de terres agricoles ont été détruits et 296 établissements ont été inondés. « Tous ayant été traités et libérés », a indiqué M. Kébé. Ces dégâts ont également affecté le secteur avicole, notamment à Touba et Tambacounda.
Besoin de 93 milliards de FCfa pour assécher Touba
À Touba, les séquelles de l’hivernage 2025 restent vives. Face à la récurrence des inondations, la direction de la prévention et de la gestion des inondations (Dpgi) plaide pour une approche fondée sur l’anticipation et l’investissement. Selon son directeur, Madické Cissé, « si rien n’est fait, les dégâts annuels liés aux inondations sont estimés à près de 30 milliards de FCfa », sans compter les pertes sociales et psychologiques difficiles à quantifier.
Pour les 70.000 personnes exposées, la Dpgi estime à 93 milliards de FCfa l’investissement nécessaire pour rompre durablement avec ce phénomène. Dans la zone du Lac Rose, qui polarise Kounoune, Sangalkam et Bambilor, 20.000 personnes sont vulnérables aux inondations pour des pertes évaluées à 4 milliards de FCfa par an. Pour inverser la tendance, les besoins sont estimés à 35 milliards de FCfa. « La prévention coûte moins cher que la réparation », a conclu Madické Cissé.
LESOLEIL

