Guinée-Bissau: impossible de publier les résultats après le coup d’État, les procès-verbaux et le matériel électoral ont été “détruits” par des hommes armés

La commission électorale de Guinée-Bissau affirme, mardi 2 décembre 2025, ne plus pouvoir publier les résultats des élections du 23 novembre, après la destruction des procès-verbaux et du matériel par des hommes armés lors du coup d’État du 26 novembre.

TV5MONDE – avec AFP

La commission électorale de Guinée-Bissau a indiqué mardi 2 décembre être incapable de publier les résultats des élections présidentielle et législatives du 23 novembre. Elle invoque la destruction de procès-verbaux et de matériel électoral par des hommes armés lors du coup d’État du 26 novembre.

Selon la commission, les “conditions logistiques et matérielles” ne permettent pas de “conclure le processus électoral et proclamer les résultats”, tout « le matériel (électoral) » ayant été détruit et “aucun procès-verbal des élections” n’ayant survécu, a déclaré à la presse Idriça Djalo, secrétaire exécutif adjoint de la Commission nationale des élections (CNE).

La veille de l’annonce prévue des résultats, des militaires ont renversé le président sortant Umaro Sissoco Embalo, au pouvoir depuis 2020, et suspendu le processus électoral en cours.

Transition imposée après le coup d’État

Depuis le putsch, la junte a nommé le général Horta N’Tam président d’une transition annoncée pour un an, ainsi qu’un Premier ministre.

La commission électorale a rencontré lundi 1er décembre une délégation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). L’organisation régionale souhaitait savoir si la CNE se trouvait en mesure de poursuivre le processus électoral et de publier les résultats

“Nous leur avons répondu non”, a indiqué Idriça Djalo lors d’une conférence de presse mardi à Bissau. La Cédéao a condamné le coup d’État et demandé le rétablissement de l’ordre constitutionnel.

Ces hommes armées ont “détruit tous les procès-verbaux” 

Mardi, Idriça Djalo a décrit la scène qui s’est déroulée le jour du coup d’État dans les locaux de la commission à Bissau.

“Un groupe d’hommes armés en cagoule a fait irruption dans la salle de compilation (des résultats). Le groupe a menacé les 45 (membres de la CNE) présents et arrêté le président de la commission (Mpabi Cabi) et les cinq juges de la Cour suprême présents dans la salle”, a-t-il rapporté, en présence du président de la commission et d’autres membres.

Ces hommes armés ont également “arraché les téléphones” des 45 personnes présentes, “détruit tous les procès-verbaux” et détruit “le serveur principal”. Les procès-verbaux des régions de Oio et Cacheu, deux importantes zones électorales, “en cours de transfert” vers la capitale, ont été interceptés et confisqués par d’autres hommes armés, a-t-il ajouté.

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