Madagascar: flambée de cas de paludisme à Ikongo, dans le sud-est de l’île
À Madagascar, une flambée de paludisme frappe le district d’Ikongo, région très enclavée, située dans le sud-est du pays. Des témoignages locaux s’inquiètent d’une forme particulièrement agressive de la maladie et de sa vitesse de propagation. L’ampleur de la crise a été de nouveau confirmée en début de semaine par le bureau national de gestion des risques et des catastrophes : sur un échantillon d’habitants testés à travers deux communes, 73% d’entre eux sont porteurs du paludisme.
Avec Pauline Le Troquier, correspondante RFI à Antananarivo,
La région, chaude et humide, a l’habitude de faire face à des cas de paludisme. Cette fois, de nombreux habitants sont pris de court par des symptômes offensifs – comme une détresse respiratoire. Problème : se soigner seuls, loin des hôpitaux, c’est souvent le premier réflexe de la population. 250 décès ont été recensés à l’échelle de la seule commune d’Ambatofotsy, selon une source locale.
Cet habitant s’inquiète d’une situation hors de contrôle. « Chez nous, il y a toujours eu des cas de paludisme, mais en allant chez le docteur d’habitude, tu guéris, explique-t-il. Le problème, c’est que les gens ont peur d’aller à l’hôpital, car ils pensent qu’ils vont y mourir. Ils préfèrent se soigner avec des plantes trouvées dans la forêt. »
Une localité isolée
L’isolement de la région complique l’acheminement massif de traitements adaptés comme la prise en charge des patients.
Mahaleo, un autre habitant d’Ambatofotsy, a vu son frère mourir de la maladie la semaine passée. « À l’hôpital communal, les médicaments pour soigner mon frère n’étaient pas suffisants. On n’avait pas les moyens de l’évacuer par nous-mêmes. On a appelé une ambulance, mais, le temps de venir à nous, il était déjà mort », témoigne-t-il.
Le 27 juin, au moment où la situation s’aggravait, le ministre de la Santé ainsi que celui de la Population et de la Communication se sont rendus au chevet de la population à Ikongo. Depuis, le gouvernement n’a livré aucune information sur le nombre officiel de décès dont sont témoins quotidiennement les habitants de la région.

