Présidentielle au Cameroun: Paul Biya « est le candidat » du RDPC malgré des défections au sein du gouvernement

De premières divergences apparaissent au sein du pouvoir camerounais dirigé de main de fer par Paul Biya depuis plus de 42 ans. Si deux ministres ont démissionné du gouvernement la semaine dernière, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) assure qu’il sera le candidat du parti et que sa candidature est « déjà validée par les statuts » de la formation politique.

Paul Biya, 92 ans, sera-t-il candidat lors de la prochaine élection présidentielle au Cameroun, prévue dans trois mois? « Le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) est désigné (…) Je le dis de manière catégorique. Cela veut dire qu’il ne laisse planer aucune possibilité de doutes, d’équivoques ou de tergiversations », a déclaré ce mardi 8 juillet sur RFI, Jacques Fame Ndongo, le porte-parole du parti, s’appuyant sur les statuts de la formation politique. 

« On n’a pas besoin d’un congrès (…) Il est candidat. Sa candidature est déjà validée par les textes de base du parti », a ajouté celui qui est aussi ministre d’État et ministre de l’Enseignement supérieur, alors que Paul Biya ne s’est toujours pas officiellement déclaré candidat à sa réélection après plus de 42 ans à la tête du pays.

Présidentielle au Cameroun: Paul Biya « est le candidat » du RDPC malgré des défections au sein du gouvernement

De premières divergences apparaissent au sein du pouvoir camerounais dirigé de main de fer par Paul Biya depuis plus de 42 ans. Si deux ministres ont démissionné du gouvernement la semaine dernière, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) assure qu’il sera le candidat du parti et que sa candidature est « déjà validée par les statuts » de la formation politique.

Paul Biya, 92 ans, sera-t-il candidat lors de la prochaine élection présidentielle au Cameroun, prévue dans trois mois? « Le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) est désigné (…) Je le dis de manière catégorique. Cela veut dire qu’il ne laisse planer aucune possibilité de doutes, d’équivoques ou de tergiversations », a déclaré ce mardi 8 juillet sur RFI, Jacques Fame Ndongo, le porte-parole du parti, s’appuyant sur les statuts de la formation politique. 

« On n’a pas besoin d’un congrès (…) Il est candidat. Sa candidature est déjà validée par les textes de base du parti », a ajouté celui qui est aussi ministre d’État et ministre de l’Enseignement supérieur, alors que Paul Biya ne s’est toujours pas officiellement déclaré candidat à sa réélection après plus de 42 ans à la tête du pays

« Des sirènes du chaos »

« Je puis vous assurer que ma détermination à vous servir demeure intacte », avait juste déclaré le président camerounais en décembre. En février, il demandait à ses concitoyens de « ne pas prêter l’oreille aux sirènes du chaos que font retentir certains irresponsables ».

« Il est maître du temps, de son temps, du temps présidentiel. Il fera sa candidature par le canal qu’il jugera le plus opportun ».

Fame Ndongo, le porte-parole du RDPC

Sur la même radio, le ministre de la Communication René-Emmanuel Sadi s’est voulu moins catégorique un jour plus tôt: « C’est du 50/50 », avait-il affirmé lundi 7 juillet, « regrettant » les deux défections, « et non des moindres », en moins d’une semaine dans les rangs du président.

Une différence de point de vue? « C’est le gouvernement, moi je vous donne la position du parti », a répondu Jacques Fame Ndongo sur RFI, assurant qu' »il n’y a aucune cacophonie au sein du pouvoir camerounais » et assurant que « la solidarité gouvernementale existe bel et bien ».

Issa Tchiroma et Bouba Maïgari dans la course

Issa Tchiroma Bakary, ministre chargé de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a quitté le gouvernement avant de se déclarer candidat à la présidentielle dans la foulée sous la bannière de son parti, le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC).

Il a été remplacé au gouvernement via un simple communiqué indiquant que le président Biya a fait désigner un ministre pour « assurer la continuité du service public ». Nulle mention de la démission.

Deux jours plus tard, un ministre d’État, Bello Bouba Maïgari, ancien Premier ministre, a déclaré à son tour sa candidature. Responsable de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), un parti allié à Paul Biya, il faisait figure d’allié historique depuis près de 30 ans.

« Il n’y a rien de nouveau »

En réaction, Fame Ndongo avait clamé lundi 7 juillet en une du quotidien gouvernemental Cameroun Tribune qu’« il n’y a rien de nouveau ». Selon lui, Paul Biya aurait même « décodé, depuis belle lurette, les signes prémonitoires de ces départs qui participent du jeu politique classique, dans une démocratie libérale et avancée ».

Les deux néo-candidats, tous deux bientôt octogénaires, ont certes déjà affronté à la présidentielle Paul Biya. Mais c’était il y a plus de 30 ans, lors du scrutin de 1992.

Issa Tchiroma Tchiroma sortait alors fraîchement de prison et Bello Bouba Maïgari revenait d’exil. Mais après leur défaite, les deux barons, originaires du nord du pays traditionnellement acquis au régime, s’étaient rangés derrière le président Biya.

« Les populations du nord croupissent dans la misère »

Selon le professeur Séverin Tchokonte, de l’université de Garoua (nord), interrogé par l’AFP, « les populations du nord croupissent dans la misère et une paupérisation insoutenable. Soutenir le régime pendant autant de temps signifierait trahir ces populations qui n’ont pas d’eau, pas d’électricité, pas d’infrastructures de bien-être minimal ». Ainsi, Yaya Saïdou Maïdadi, secrétaire à la communication de l’UNDP, assure que « c’est la volonté de la base de voir le président Bello Maïgari » se représenter ».

Plus direct, Issa Tchiroma tance un gouvernement incapable de répondre aux aspirations populaires. « Certes, on n’a pas pu vous sortir de la misère hier, mais aujourd’hui si on s’unit (…) on peut le faire », affirmait-il mi-juin durant un rassemblement à Garoua.

Des « rumeurs » sur la santé du président 

En 2018, seuls 3,5 des 6,6 millions d’inscrits ont pris part à la présidentielle, selon des chiffres de l’université de Bordeaux. Et l’élection avait été émaillée de violences. Jusqu’alors, le pouvoir reposait sur un consensus entre le RDPC et ses alliés. Mais aujourd’hui, les conditions économiques dramatiques pourraient mobiliser les électeurs camerounais. 

Par ailleurs, Issa Tchiroma évoque publiquement une possible non-candidature de Paul Biya, dont les « rumeurs » sur la santé chancelante se multiplient alors que ses apparitions publiques se raréfient. 

En revanche, dans les débats politiques sur les antennes des radios et télévisions, les deux prétendants se font taxer de marionnettes, accusés de saper les chances de l’opposition, dont celles de Maurice Kamto, un opposant en vue du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).

« MM. Maïgari et Tchiroma sont avec le RDPC depuis longtemps. Ils peuvent être dans une logique d’émiettement et d’affaiblissement de l’opposition, afin de contenir la montée en puissance du MRC de Maurice Kamto (…). Si le MRC engrange des voix dans le nord, les choses peuvent basculer« , estime le professeur Tchokonte.

Les intéressés s’en défendent. Pour réussir leur retour vers l’opposition, ils devront tenir compte de la volonté de changement qui se manifeste chaque jour au Cameroun, notamment sur les réseaux sociaux. 

De son côté, le groupe des Partisans du changement du Grand Nord souhaite « fédérer toutes les énergies susceptibles de permettre au Cameroun de tourner la page » des 43 ans du régime Biya.

SOURCE TV5 – AVEC AFP

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