Les clubs brésiliens rebattent les cartes à la Coupe du Monde des Clubs
Les quarts de finale du Mondial des clubs débutent ce vendredi 4 juillet aux États-Unis, et la hiérarchie commence à se dessiner. Cinq clubs européens, un club saoudien… et deux clubs brésiliens. Fluminense, qui défie Al-Hilal et Palmeiras, opposé à Chelsea. Leurs parcours, ainsi que ceux de Flamengo et Botafogo, bien qu’éliminés en huitièmes de finale, ont fait du Brésil l’autre place forte du football mondial après l’Europe.
Par :Baptiste Leduc- SOURCE RFI
Le 20 juin dernier à Pasadena en Californie, Botafogo a mis fin à une série qui s’étendait depuis presque 13 ans. En battant le Paris Saint-Germain (1-0) lors de la deuxième journée de phase de groupe de la Coupe du Monde des Clubs, le club de John Textor a donné à l’Amérique du Sud sa première victoire sur une formation européenne en match officiel depuis le 16 décembre 2012 et le succès des Corinthians de Sao Paulo contre Chelsea (1-0) en finale de la Coupe du Monde des Clubs, l’ancienne version aujourd’hui rebaptisée Coupe Intercontinentale.
Il n’aura fallu attendre que quelques heures pour voir Flamengo imiter son voisin de Botafogo en renversant Chelsea (3-1), et quelques jours pour que le troisième club de Rio de Janeiro à disputer ce Mondial, Fluminense, éteigne l’Inter Milan (2-0) en huitième de finale.
Sans minimiser l’exploit des Saoudiens d’Al-Hilal, qui ont éliminé Manchester City (4-3), une tendance se dessine. Le football brésilien est une des sensations de ce Mondial des clubs et la capacité de ses clubs à bousculer les cadors européens commence à sérieusement inquiéter la domination du Vieux Continent sur le football mondial.
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Fraîcheur physique contre puissance financière
« Cela reste 11 joueurs de chaque côté ! » ironise José Manuel Lopez, attaquant argentin de Palmeiras avant de poursuivre. « Je pense que le fait que nous soyons au milieu de notre saison à une influence, mais vu le très haut niveau du championnat brésilien, il n’y a pas tant de différence. »
La question de la fraîcheur physique reste centrale. Depuis le début de la compétition, les équipes brésiliennes proposent un jeu basé sur l’intensité, l’agressivité et la verticalité qui gêne les formations européennes émoussées par une saison à rallonge.
Suffisant pour retirer tout mérite aux Brésiliens ? Absolument pas selon Mauricio, milieu de terrain de Palmeiras. Le natif de Sao Paulo estime que les Européens garde leur statut de favori. « Il y a encore une petite différence sur le plan financier. On sait que les équipes européennes ont toujours un très grand pouvoir. » À titre de comparaison, sur les six dernières saisons, Palmeiras a dépensé 167,5 millions d’euros en transfert de joueurs, quand Chelsea, dont la réputation n’est pas celle d’être économe, a déjà recruté pour près de 180 millions d’euros depuis le mois dernier seulement.
« L’euro plus fort que le real ! »
Mauricio espère que la mentalité brésilienne saura contrer la richesse anglaise. « On a vu qu’avec notre volonté, notre détermination et en cherchant toujours à jouer du mieux possible, on peut exprimer notre football. C’est vrai pour Palmeiras, mais aussi pour les autres équipes brésiliennes dans cette compétition. »
L’entraîneur portugais des Verts et Blancs, Abel Ferreira, abonde dans le sens d’une domination européenne en mettant son costume d’économiste. « Jouer en Europe reste le rêve de tous les joueurs brésiliens. Pourquoi ? Parce que l’euro est une monnaie plus forte que le real ! » La situation d’Estevao en est le parfait exemple. Le quart de finale contre les Blues pourrait être le dernier match sous le maillot de Palmeiras de l’espoir brésilien qui s’apprête à prendre la direction… de Chelsea.
Une suprématie continentale à exporter
L’Europe n’est pas près de perdre son statut d’eldorado, mais patiemment, le Brésil a amorcé son rattrapage, en commençant par asseoir son hégémonie continentale. Lors des six dernières éditions de la Copa Libertadores, l’équivalent sud-américain de la Ligue des champions, le trophée est parti au Brésil. Pour quatre d’entre elles, la domination était même encore plus forte puisque la finale opposait deux clubs brésiliens.
Des résultats accompagnés d’une hausse des standards selon Abel Ferreira. « Aujourd’hui, Palmeiras a tout ce que les clubs européens ont », estime le technicien portugais. « Nous travaillons comme les meilleurs d’entre eux, et nous avons le même respect et la même crédibilité qu’eux. » La suprématie du Brésil sur le continent sud-américain avait besoin d’une vitrine pour commencer à s’exporter plus loin. En cas de victoire de Palmeiras en quarts de finale contre Chelsea, le débat Brésil vs Europe risque de redoubler d’intensité.