Basketteuses sénégalaises interdites d’entrée aux États-Unis: quand Trump prive les Lionnes de «dunk»
Des joueuses de l’équipe féminine de basket-ball du Sénégal n’ont pas obtenu leurs visas pour les États-Unis. Elles devaient rejoindre des coéquipières pour s’entraîner en vue de l’AfroBasket qui doit se tenir en Côte d’Ivoire.
Chaque pays concerné par la nouvelle vague annoncée du « travel ban » américain – 25 nations d’Afrique – avait commencé à anticiper les conséquences très concrètes que les restrictions auraient sur la vie familiale, le parcours estudiantin, les activités commerciales ou les échanges artistiques. Annoncé comme pays prochainement sous surveillance, le Sénégal semble avoir déjà expérimenté la nervosité administrative américaine dans le secteur du sport, tout particulièrement d’une discipline pourtant étiquetée « américaine »…Sponsorisé
Alors que la prestigieuse compétition de l’AfroBasket féminin 2025 doit se tenir en Côte d’Ivoire, cet été, des joueuses de l’équipe féminine de basket du Sénégal avaient décidé de rejoindre leurs coéquipières déjà basées aux États-Unis. La presse a comptabilisé onze Lionnes de la Teranga déjà sur place, aux côtés de l’entraineur – de nationalité américaine –, Otis Hughley Jr. En revanche, les États-Unis auraient refusé un visa à cinq joueuses et treize membres du staff national sénégalais. Les entraînements pour l’AfroBasket devaient pourtant commencer cette semaine…
Casse-tête sportif
Une affaire qui ne peut que susciter la perplexité. Primo, si le Sénégal figure effectivement dans la liste des 25 pays éventuellement ciblés par les nouvelles mesures américaines, les autorités disposaient de soixante jours pour s’aligner sur les nouvelles exigences. Une période très loin d’être échue, le décret du président américain n’ayant été signé que le 4 juin. Secundo, l’équipe sénégalaise assure que toutes les formalités ont été remplies dans les règles. Le président de la Fédération sénégalaise de basket n’a pas voulu réagir à chaud.
À cinq semaines de l’ouverture de l’AfroBasket, et à défaut de pouvoir régulariser le contentieux, la complicité opérationnelle des Lionnes va être mise à rude épreuve. Soit, les joueuses qui se trouvent aux États-Unis et celles qui peuvent se retrouver sur le continent africain vont s’entraîner séparément jusqu’au 3 juillet, où un regroupement semble possible au Sénégal. Soit, celles qui se trouvent en Amérique vont rejoindre l’Afrique, mais sans le coach qui, lui, ne serait disponible que début juillet…
« Travel ban » avant l’heure ?
Une note interne du Département d’État américain avait fuité dans la presse, la semaine dernière. Le document indique que les ressortissants de 25 pays africains pourraient être interdits de voyager aux États-Unis pour des raisons de « sécurité nationale ». Le Sénégal figure sur cette liste de pays « en sursis ». Charge aux autorités de convaincre Washington de la fiabilité de ses documents d’identité et du bon comportement de ses ressortissants présents sur le territoire américain.
Des restrictions anticipées comparables à celles vécues par les basketteuses auraient déjà conduit à d’autres blocages, notamment sur des dossiers concernant des Sénégalais, dans le secteur des rencontres médicales internationales, entre autres.

