«Qatargate»: le Parlement européen lance une procédure de levée d’immunité pour deux élus
Deux eurodéputés sont visés depuis ce lundi 2 décembre par une procédure de levée d’immunité lancée par le Parlement Européen. Cette procédure d’urgence a été lancée après une demande des autorités judiciaires belges, dans le cadre d’une enquête pour corruption au sein du Parlement impliquant le Qatar.
Avec notre correspondant à Bruxelles, Jean-Jacques Héry – RFI
Les noms des deux eurodéputés visés étaient déjà apparus dans la presse. Il s’agit du Belge Marc Tarabella et de l’Italien Andrea Cozzolino, tous deux membres du groupe des sociaux-démocrates. Confrontés aux soupçons, ils avaient déjà été suspendus par leurs partis nationaux respectifs, le Parti socialiste belge et le Parti Démocrate italien.
Si leurs cas intéressent les enquêteurs, c’est parce que Francisco Giorgi accuse les deux élus d’avoir reçu de l’argent du Qatar. Francisco Giorgi, c’est l’ancien assistant parlementaire d’Andrea Cozzolino, déjà placé en détention pour corruption. Il est par ailleurs compagnon de l’ancienne vice-présidente grecque du Parlement, Eva Kaili, elle aussi derrière les barreaux.
« Aucune impunité »
Il n’y a aucune réaction de la part d’Andrea Cozzolino pour le moment, mais l’avocat de Marc Tarabella, lui, indique que son client est favorable à la levée de son immunité et le député belge, dont le domicile a été perquisitionné le 10 décembre dernier, a déjà affirmé qu’il n’avait « absolument rien à cacher ».
Du côté du Parlement, sa présidente, Roberta Metsola a annoncé la décision sur Twitter en précisant qu’il n’y aura « aucune impunité ».
La demande de levée d’immunité sera formellement communiquée aux eurodéputés lors de la prochaine session plénière de Strasbourg, mi-janvier. Puis, elle sera examinée par la commission parlementaire des Affaires juridiques, qui pourra alors proposer une décision. Celle-ci sera ensuite soumise au vote de l’ensemble des eurodéputés. La présidence du Parlement espère aller vite, et conclure la procédure avant le 13 février.
Il faut que l’enquête avance le plus rapidement possible. Ce qui semble être le cas.
Manon Aubry, eurodéputée LFI
Juliette Gheerbrant
Pour rappel, dans le cadre de cette enquête pour corruption au sein du Parlement impliquant le Qatar, les enquêteurs belges ont mis la main sur 1,5 million d’euros en liquide. Quatre personnes sont actuellement placées en détention pour corruption : la vice-présidente grecque du Parlement européen, Eva Kaili, son compagnon, Francesco Giorgi, le responsable d’ONG, Niccolo Figa-Talamanca, et l’ex-eurodéputé socialiste, l’Italien Pier-Antonio Panzeri.