Journée internationale de la sage-femme : l’Unfpa s’engage à améliorer la situation de la profession

La communauté internationale a célébré hier, lundi 5 mai, la journée internationale de la sage-femme. Occasion saisie par Dr Sennen Hounton, directeur de la région de l’Afrique de l’Ouest et du centre de l’Unfpa, pour réaffirmer avec les autres partenaires leur engagement à combler le déficit de sages-femmes ; prioriser leur déploiement dans les zones les plus vulnérables ; les protéger en contexte de crise et garantir un financement adéquat et pérenne.  Une information donnée au cours d’un webinaire en collaboration avec le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’environnement (Remapsen)  

L’Unfpa qui a fait de la profession de sage-femme une priorité stratégique dans sa Feuille de route régionale 2025–2029 pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle, a tenu en collaboration avec le Remapsen à rendre hommage à une profession, mais aussi à une véritable bouée de sauvetage, à savoir la sage-femme, dont le dévouement transforme le danger en espoir, et la naissance en promesse de vie. A travers un webinaire, le directeur régional de l’Unfpa pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, Dr Sennen Hounton, a déclaré cependant que les avancées sont menacées. « En 2025, des réductions majeures de financement notamment, la fin du soutien de l’USAID et la baisse générale de l’aide publique au développement, ont entraîné la fermeture de services essentiels. En République centrafricaine, les salaires des sages-femmes ont été suspendus brutalement, mettant en péril les soins de milliers de femmes déplacées. Au Tchad, des centaines de postes de sages-femmes et de travailleurs psychosociaux sont aujourd’hui menacés. L’UNFPA redéploie les fonds disponibles, mais la situation n’est pas tenable à long terme ». Face ce tableau sombre, Dr Sennen Hounton a appelé tous les partenaires à réaffirmer leur engagement à combler le déficit de sages-femmes; prioriser leur déploiement dans les zones les plus vulnérables; les protéger en contexte de crise et garantir un financement adéquat et pérenne.  « Les chiffres sont alarmants. Plus de 500 femmes meurent chaque jour dans des contextes fragiles à cause de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. Dans notre région, une femme meurt toutes les quatre minutes. Un nouveau-né décède toutes les 17 secondes. Une fille sur trois devient mère alors qu’elle est encore une enfant. Et pourtant, un investissement accru dans les sages-femmes permettrait d’éviter près des deux tiers de ces décès. Car les sages-femmes ne se contentent pas de mettre des enfants au monde ; elles sauvent des vies, dans des conditions souvent extrêmement difficiles » a-t-il attesté. Et de renchérir : « le Burkina Faso nous montre ce qui est possible. Malgré une insécurité profonde et une crise humanitaire persistante, le pays a réduit sa mortalité maternelle de 787 décès pour 100 000 naissances vivantes en 1990 à 242 en 2023. L’assistance à l’accouchement par du personnel qualifié est montée à 87 %, et la fécondité totale a chuté de 6 à 4,9 enfants par femme. Voilà le fruit d’un investissement durable dans le capital humain et les systèmes de santé même en contexte de crise ».

Avec comme thème de cette année, « Les sages-femmes : indispensables dans chaque crise », le directeur de l’Unfpa renseigne qu’il résonne particulièrement en Afrique de l’Ouest et du Centre, où les urgences humanitaires, les conflits, les déplacements liés au climat et la faiblesse chronique des systèmes de santé affectent gravement les femmes et les filles. Ces crises touchent de manière disproportionnée les femmes enceintes, mettant en évidence le rôle essentiel des sages-femmes en première ligne.

Revenant sur le déficit en ressources humaines, le directeur de l’Unfpa a convoqué le dernier rapport sur L’État de la pratique de sage-femme » qui estime à 100 000 le nombre de sages-femmes supplémentaires nécessaires d’ici fin 2025, ne serait-ce que pour répondre à 90 % des besoins de santé essentiels. Avec moins de 10 sages-femmes pour 10 000 habitants – bien en deçà des 44,5 recommandés par l’OMS – des pays comme le Tchad et le Niger, où la mortalité maternelle dépasse encore les 800 décès pour 100 000 naissances vivantes, connaissent des pénuries particulièrement critiques. Et ce sont les communautés rurales, pourtant les plus vulnérables, qui sont les moins bien desservies.

DENISE ZAROUR MEDANG
SUDQUOTIDIEN

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *