Russie: entrée en vigueur de nouvelles mesures contre les voix dissidentes
Le chef de l’État russe a promulgué, lundi 21 avril, une série de lois visant à verrouiller, encore une fois un peu plus, toute expression opposée à sa politique, notamment à l’offensive à grande échelle menée contre l’Ukraine depuis 2022.
Par : Anissa El Jabri – correspondante RFI à Moscou,
C’est à la fois un nouveau durcissement et un élargissement de certaines lois existantes. Le discrédit contre l’armée russe et les appels aux sanctions étaient réprimés depuis mars 2022. Mais ces deux infractions étaient jusque-là sanctionnées, essentiellement, par des amendes. Désormais, elles relèvent du pénal.
Une interdiction toute nouvelle entre également en vigueur : « aider à mettre en œuvre les décisions d’organisations internationales dont Moscou ne fait pas partie ». Cela peut en inclure beaucoup, notamment la Cour pénale internationale (CPI) basée à La Haye, qui a émis un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine en 2023.
Durcissement des restrictions contre les « agents de l’étranger »
Une autre loi renforce entre le ciblage des « agents de l’étranger », étiquette assignée pour désigner les détracteurs du Kremlin, en leur interdisant dorénavant de siéger au conseil d’administration d’entreprises publiques. Instauré en 2012, ce statut fait l’objet, ces derniers mois, de nouvelles contraintes et obligations toujours plus nombreuses. Ce statut doit déjà – entre autres implications –, être mentionné systématiquement, y compris sur les réseaux sociaux.
La liste, mise à jour en général chaque vendredi soir, comprend désormais un millier de personnes et d’organisations, parmi lesquelles des musiciens, des écrivains et des journalistes réputés.

