Mort de Pelé : trois jours de deuil national au Brésil

Le footballeur brésilien est décédé jeudi 29 décembre à 82 ans. De son vivant, Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, a été l’unique vainqueur de trois Coupes du monde. Véritable légende de son sport, Pelé est celui qui a donné au « futebol » ses heures de gloire et lettres de noblesse.

Pelé en dates clés 

– 23 octobre 1940  : naissance dans une famille pauvre à Tres Coraçoes, petite ville du Minas Gerais (sud-est) entourée de plantations de café. 

– 1950 : date fatidique du « Maracanazo », la défaite du Brésil face à l’Uruguay privant le pays du « futebol » de son premier titre mondial. Pelé promet à son père qu’il remportera ce titre. 

– 1958 : À 17 ans, il éclabousse la Coupe du monde organisée en Suède. La Seleçao remporte une étoile. Début de la gloire pour le « Roi ». 

– 1970 : tout premier Mondial de football retransmis à la télévision. Pelé devient une star internationale. 

– 1995-1998 : il devient ministre des Sports, une première pour une personne de couleur au Brésil. 
– 1999 : Elu Athlète du siècle par le Comité international olympique. Un an plus tard, la Fifa le désigne joueur du XXe siècle.

– 2014 : la Fifa lui remet un Ballon d’Or d’honneur, et le « Roi » écrase une larme. Jusqu’en 1995, la distinction individuelle suprême remise par le magazine France Football ne concernait que les joueurs européens.

08h56 TU. Comment la star brésilienne du football a marqué l’Histoire du Nigeria.

De son vivant, Pelé a pris part à de longues tournées avec son club de Santos tout autour du globe. Il y a eu de nombreux voyages organisés par ses sponsors, qui ont permis à la star de parcourir le globe, et notamment l’Afrique. Trois de ses passages dans les années 60 et 70 à Lagos, alors capitale du Nigeria, ont donné lieu à des épisodes rocambolesques. 

Pelé, légende du football, envoie des baisers à des supporters installés dans les tribunes du stade Bernabeu de Madrid (Espagne). 16 janvier 2005.<br />
 

Pelé, légende du football, envoie des baisers à des supporters installés dans les tribunes du stade Bernabeu de Madrid (Espagne). 16 janvier 2005.

AP/Jasper Juinen

07h26 TU. Réactions sur le continent africain suite au décès du « Roi ».

Durant sa carrière, la star brésilienne a rencontré à plusieurs reprises des équipes africaines dans des rencontres amicales. Sa tournée sur le continent en 1967 a marqué les esprits. écoutons quelques réactions recueillies par nos correspondants à Abidjan, Bamako et Ouagadougou suite au décès du Roi Pelé, jeudi 29 décembre 2022.Lire la vidéo

05h00 TU. Semaine de deuil à Santos. 

Devant l’hôpital pauliste où le triple champion du monde est décédé, des fans ont brandi une banderole où l’on pouvait lire : « Roi Pelé éternel« . À Rio de Janeiro, le Christ Rédempteur du Corcovado, monument emblématique qui domine la baie, a été illuminé en hommage à Pelé, tout comme le mythique stade Maracana. Santos, ville portuaire à 80 km de Sao Paulo, a décrété un deuil de sept jours.

04h00 TU. Le programme des obsèques de Pelé au Brésil. 

Pelé, de son vrai nom Edson Arantes do Nascimento, est mort à 82 ans des suites « de défaillances multiples d’organes », a annoncé l’hôpital Albert Einstein de Sao Paulo. La légende du football, atteint d’un cancer du colon, avait été admis il y a exactement un mois dans cet établissement

Une veillée funèbre, ouverte au public, aura lieu lundi et durera 24 heures, au stade du Santos FC, club où l’éternel numéro 10 a brillé de 1956 à 1974. Un deuil officiel de trois jours a été décrété au Brésil, où le triple champion du monde auteur de 1.281 buts en 1.363 matches était un véritable monument national.

L’enterrement, mardi, se déroulera en revanche dans l’intimité familiale, après un cortège suivant le cercueil dans les rues de Santos, ville portuaire à 80 km de Sao Paulo qui a décrété un deuil de sept jours.

03h00 TU. Hommages et déclarations des présidents internationaux. 

Luiz Inacio Lula da Silva (président-élu du Brésil, qui prendra ses fonctions dimanche, sur Twitter): « Jamais il n’y a eu un numéro 10 comme lui. Peu de Brésiliens ont porté le nom de notre pays aussi loin que lui.« 

Macky Sall (président du Sénégal, sur Twitter): « Le monde du football vient de perdre son emblème et sa plus grande référence. Par sa virtuosité, son génie et son humanisme, le Roi Pelé a marqué à jamais l’histoire du football.

Joe Biden (président des Etats-Unis, sur Twitter): « Pour un sport qui rapproche les peuples comme aucun autre, le parcours de Pelé, de ses débuts modestes à son statut de légende du football, est une histoire de qui est possible.« 

Le président brésilien Lula et la légende brésilienne du football, Pelé, célèbrent les 50 ans de la coupe du monde remporté par leur pays en 1958. Brasilia, 26 juin 2008.

Le président brésilien Lula et la légende brésilienne du football, Pelé, célèbrent les 50 ans de la coupe du monde remporté par leur pays en 1958. Brasilia, 26 juin 2008.

AP/Eraldo Peres

02h00 TU. Star incontestée du ballon rond, (même en Argentine).

En Argentine, pays de Diego Maradona et Lionel Messi, qui postulent eux aussi au titre officieux de meilleur joueur de tous les temps, Clarin voit en Pelé « la première grande star du football », un « grand parmi les grands » selon Luis Vinker.

« Le ballon pleure: Pelé est mort« , titre Olé. Et le quotidien sportif argentin se montre beau joueur: « Au-delà de la rivalité qui existe entre l’Argentine et le Brésil, personne ne peut douter que Pelé était l’un des plus grands footballeurs de l’histoire, pour beaucoup le meilleur au-delà de Diego Maradona et Lionel Messi. Ce qui est certain, c’est qu’il a marqué une époque depuis ses débuts adolescent, à la fois avec Santos et l’équipe nationale du Brésil« .

Toujours en Amérique latine, la presse mexicaine privilégie l’image du « Rei » fêtant son 3e titre mondial en 1970, au stade Azteca de Mexico, porté par ses coéquipiers, torse nu et coiffé d’un sombrero. « Le football est en deuil », titre El Universal.

En Equateur, El Universo de Guayaquil dit « adieu à Pelé, le footballeur surnaturel ».

Non, ce n’est pas vrai que Pelé est mort. Celui qui est mort, c’est Edson
Juca Kfouri, journaliste brésilien 

01h30 TU. “Saudade” 
C’est aussi ce talent hors du commun que magnifie Vincent Duluc dans L’Equipe (22 pages spéciales Pelé): « Derrière la tristesse se cache le bonheur de l’avoir vu jouer, de l’avoir vu danser, même sur des images anciennes, et de l’avoir vu donner un autre sens au jeu le plus universel de la planète« . 

L’éditorialiste du quotidien sportif français achève sa colonne dans un soupir de « saudade » en pensant au N.10 brésilien et à la Coupe du monde 1970, « il était le plus grand, et elle était la plus belle ».

01h00 TU. Le Brésil rend hommage à son Roi.

Les images du « Roi » et les commentaires tournent en boucle sur les télévisions de la planète, inondent les réseaux sociaux et phagocytent la Une des sites internet des journaux, avant leur parution. »Pelé est mort, le footbal perd son roi », titre O Estado de S. Paulo, un homme qui selon la Folha de Sao Paulo « a montré la puissance du sport et a repoussé les limites de la célébrité ».

« Deuil » pour le « roi immortel du football », titre le quotidien brésilien O Globo sur son site, avec des images du joueur sous le maillot national, notamment celle, iconique, où tout sourire, il lève le bras droit, porté par son coéquipier Jairzinho vu de dos avec son numéro 7.

O Globo

00h30 TU. “Le football et le monde pleurent le roi Pelé”, déclare la Fifa.

 La Fédération internationale de football (Fifa, sur son site internet): « L’immortel, à jamais avec nous. Le football et le monde pleurent le roi Pelé. On le surnomme le Roi et son visage est sans doute l’un des plus célèbres de la planète football. Nommé en son temps plus grand joueur du 20e siècle par la FIFA, Pelé s’est taillé une place à la mesure de son immense talent dans la légende du football mondial. »

Gianni Infantino (président de la Fédération internationale de football): « Pelé avait une présence magnétique (…) Aujourd’hui nous pleurons la perte de sa présence physique, mais Pelé avait atteint depuis longtemps l’immortalité et donc il restera parmi nous pour l’éternité« .

Le président russe Vladimir Poutine, à la tribune, pour un discours en amont de la coupe des confédérations. À ses côtés, le président de la FIFA Gianni Infantino et le Roi Pelé. Russie, 17 juin 2017. 

Le président russe Vladimir Poutine, à la tribune, pour un discours en amont de la coupe des confédérations. À ses côtés, le président de la FIFA Gianni Infantino et le Roi Pelé. Russie, 17 juin 2017. 

AP/Alexei Druzhinin

Ce n’est pas difficile de marquer mille buts comme Pelé: ce qui est difficile, c’est de marquer un but comme Pelé
Carlos Drummond de Andrade, écrivain (1902-1987).

00h00 TU. Pelé l’Américain. 

Aux États-Unis, pays bien moins porté sur le sport roi, le New York Times évoque la disparition du « visage mondial du soccer », qui « a aidé à populariser ce sport aux États-Unis », lors de son passage au Cosmos New York (1975-1977).

« Le Brésil et le monde en deuil: il n’y avait qu’un Pelé », reconnaît le Washington Post, sur le site duquel la journaliste sportive Liz Clarke écrit: « On l’a surnommé le roi du football, mais c’est l’autre surnom de Pelé – la +Pérola Negra+, ou Perle noire – qui évoque le mieux l’intelligence rare qu’il renfermait dans son petit gabarit ».

Pour le journal français Le Monde, Pelé était tout simplement le  « monarque absolu du ballon rond« . « O Rei. Le roi, tout simplement. Avec l’ensemble de ses attributs. Sa couronne, jamais contestée, pas même par Cruyff, Platini, Maradona, Zidane, Messi ou Cristiano Ronaldo« , avance Bruno Lesprit.

00h00 TU. « À jamais le premier »

En France, le quotidien Libération, toujours guetté pour sa Une lors des décès de personnalités, y propose une photo surprenante. On voit Pelé sur un terrain, en short et torse nu, mais un long manteau posé sur les épaules, et regardant en arrière (photo prise à Liverpool en 1966 après un Brésil-Portugal).

Libération

Le titre « Seleciao » ménage un jeu de mots (« Seleçao » et tchao) et l’édito de Paul Quinio, titré « A jamais le premier », se plaît à imaginer Pelé parachever une « bande des quatre fantastiques » avec Diego Maradona, Johan Cruyff et George Best: « Ils sont si différents, ne se seraient sans doute pas entendus ici bas, dans un vestiaire, mais l’allégresse, le feu, la tactique, l’alcool, se mélangent là où ils sont désormais dans une harmonie extraterrestre, presque enfantine« .

TV5MONDE

Lauriane Nembrot

avec AFP

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