Rapport – Statistiques du travail 2024: Hausse de 24% des contrats
Les inspections du Travail et de la sécurité sociale ont enregistré, en 2024, 77 870 contrats de travail contre 61 036 en 2023, soit une hausse de 24%, selon le Rapport des statistiques du travail 2024 qui a été rendu public hier.
En 2024, la situation politique tendue connue au Sénégal n’a pas trop impacté négativement l’emploi. A preuve, le nombre de contrats enregistrés au cours de cette période a connu une hausse. Selon le Rapport annuel des statistiques du travail 2024, «77 870 contrats de travail ont été enregistrés par les inspections du Travail et de la sécurité sociale en 2024 contre 61 036 en 2023.
Ces contrats de travail enregistrés en 2024 sont constitués, entre autres, de 48 267, soit 61, 98%, de contrats de travail à durée déterminée et de 18 241, soit 23, 42%, de contrats de travail à durée indéterminée.
Du point de vue du genre, les hommes ont bénéficié de 72, 54% des contrats de travail, tandis que les femmes ont, elles, capté 27, 46% des contrats.
A ces contrats, s’ajoutent les contrats de travail de travailleurs déplacés qui sont visés par la Direction générale du travail et de la sécurité sociale dont le nombre s’élève à 1024 actes, avec 961, soit 93, 85%, pour les hommes et 63, soit 6, 15%, pour les femmes».
Commentant ces données, le directeur des Statistiques et du travail, Dominique Gaston Dioussé, note que «l’année 2024 a été quand même marquée par un certain nombre de perturbations au niveau national. Une situation bien des fois tendue. On ne s’attendait pas trop à une hausse du nombre de contrats de travail, mais à l’arrivée, c’est ce que ça a donné. Mais on se rend compte que le commerce est la principale branche d’activité pourvoyeuse d’emplois, parce que jusqu’à 29% des contrats de travail sont générés par cette branche. Et après, la construction suit. La construction, ce sont environ 18% des contrats de travail».
Des pertes d’emplois ont été relevées par le rapport annuel. Sur ce point, c’est la région de Kédougou qui en ressent le plus les contrecoups. «En ce qui concerne les pertes d’emplois, elles s’élèvent à 880 emplois perdus dont les 41% sont enregistrés à Kédougou. Alors que si vous prenez Dakar, je pense que ce sont 16%», relève M. Dioussé.
Relativement à la situation des déclarations d’établissements et de l’emploi, le rapport renseigne un total de «2099 déclarations d’établissements constituées notamment de 1828, soit 87, 09%, ouvertures d’établissements, 100 (soit 4, 76%) réouvertures et 155 (soit 7, 38%) fermetures et cessations d’activités.
Des 1928 ouvertures et réouvertures ont résulté 10 386 emplois, soit une moyenne de 5 emplois par établissement ouvert.
Les fermetures et cessations d’activités ont, de leur côté, entraîné une perte de 880 emplois, soit 6 emplois perdus par établissement fermé.
Ainsi, le marché du travail a affiché un solde positif lorsqu’on considère, d’une part, la différence entre le nombre d’établissements ouverts et le nombre d’établissements fermés, soit un résultat de 1773 unités, et, d’autre part, la différence entre le nombre d’emplois créés et le nombre d’emplois perdus, soit 9506 emplois».
Mouhamed Dia, directeur de Cabinet du ministre du Travail, de l’emploi et des relations avec les institutions, souligne que la présentation du Rapport annuel des statistiques du travail participe à renforcer la transparence. «De ce point de vue, l’atelier offre non seulement l’opportunité de présenter la dynamique du marché du travail en 2024, et de façon globale, la situation du travail décent à travers ses quatre piliers (normes, protection sociale, dialogue social et accès à un emploi productif), mais aussi de mettre en évidence les performances de l’Administration du Travail, plus particulièrement celles des inspections du Travail et de la sécurité sociale», argue le Dc du ministre. Ces données statistiques aident à une meilleure décision en matière d’emploi et de sécurité, si l’on suit les explications des spécialistes en la matière.
Par Amadou MBODJI – [email protected]