Khalifa Sall sur le rapport de la Cour des comptes : «Des gens ont été emprisonnés pour moins que ça»

Khalifa Ababacar Sall a déclaré être heurté par l’attitude de certains responsables de la mouvance présidentielle qui minimisent les «scandales» dévoilés par le rapport de la Cour des comptes sur les Fonds de lutte contre le Covid-19. Le président de la Conférence des leaders de Yewwi askan wi et ses camarades faisaient face à la presse hier. Ousmane Sonko, lui, a adressé un message à la Communauté internationale en vilipendant le président de la République, Macky Sall.

Par Aliou DIALLO – Le rapport de la Cour des comptes continue de faire parler de lui. «On l’a mis en garde, on l’a averti. On lui a suggéré de faire en sorte que ces malversations soulevées par la Cour des comptes n’arrivent pas. Nous avons eu raison sur tous ceux qui nous prenaient pour des sceptiques, des oiseaux de mauvais augure. Je suis heurté d’entendre les responsables de la majorité dire que c’est tant de francs Cfa. Ils doivent avoir honte. Pour moins que ça, des gens croupissent en prison. Pour moins que ça, des gens ont été déshonorés, traînés dans la boue», a craché l’ex-maire de la Ville de Dakar qui a été condamné pour escroquerie après un rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige), et qui portait sur un montant d’un milliard et demi de francs Cfa. Une condamnation qui lui avait coûté son poste de député et de maire de la capitale.

Le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, lui, a vilipendé le président de la République, Macky Sall, en s’adressant à la Communauté internationale. Il a dit : «Macky Sall est le garant de la gabegie, de la mal-gouvernance, du détournement des deniers publics et particulièrement dans des moments extrêmement graves, des moments de crise sanitaire.» Il a ajouté : «Des moments où énormément de Sénégalais ont perdu la vie, que ce président de la République puisse être le promoteur mais également le protecteur de pratiques malsaines qui ont permis à certains de ses collaborateurs, ministres particulièrement et principalement, de détourner des milliards de fonds auxquels vous partenaires au développement, institutions internationales, bailleurs de fonds, avez contribué.»

Par ailleurs, dans son message aux membres de la Communauté internationale, le leader du parti Pastef les a mis en garde sur une éventuelle caution de leur part par rapport à une éventuelle troisième candidature de Macky Sall en 2024. 2023 sera une année de combat, une année déterminante pour la Coalition Yewwi askan wi, a annoncé hier, le président de la Conférence des leaders de ladite coalition. Pour Khalifa Ababacar Sall, il s’agit d’un combat pour la consolidation des acquis démocratiques.

Relativement au concert de casseroles prévu le 31 décembre à 20 heures, à l’instant même du discours à la Nation du chef de l’Etat, Yewwi askan wi maintient son programme. Dans le sillage de dénonciation des malversations notées dans le rapport de la Cour des comptes, Ousmane Sonko appelle les citoyens à répondre massivement à leur manifestation prévue le 6 janvier prochain à la Place de la Nation, mais également le 30 décembre à l’appel de la Société civile. En outre, Khalifa Ababacar Sall a dénoncé ce qu’il qualifie d’«acharnement» dont Pape Alé Niang fait l’objet, ce qu’il juge «inacceptable». Il réaffirme que la place du journaliste n’est pas en prison, surtout venant de Macky Sall. Le pouvoir doit revoir ses relations avec la presse, a-t-il recommandé.

LEQUOTIDIEN

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