États-Unis: la Cour suprême maintient une mesure sanitaire bloquant les migrants à la frontière
Aux États-Unis, la Cour suprême a décidé de maintenir le fameux «Title 42», une mesure qui permet d’expulser les candidats à l’immigration, même les potentiels demandeurs d’asile. Avec elle, la bataille judiciaire entre l’administration Biden et les États républicains se poursuit.
Avec notre correspondante à New York, Loubna Anaki -RFI
La mesure avait été mise en place en mars 2020 par Donald Trump pour lutter contre la pandémie de Covid-19. L’administration Biden désire désormais y mettre fin, sauf que plusieurs États républicains du pays, 19 au total, estiment que cela provoquerait une crise encore plus grave à la frontière, avec des arrivées massives de migrants.
La Cour suprême doit statuer dans les prochains mois, mais en attendant, cinq juges sur neuf ont décidé de laisser la mesure en place. Un des juges conservateurs, Neil Gorsuch, a malgré tout voté avec ses collègues progressistes en expliquant que « le Title 42 a été mis en place pour répondre à une crise sanitaire, et la crise migratoire n’est pas une crise sanitaire ».
De son côté, le sénateur républicain de la Louisiane, Bill Cassidy, s’est par exemple exprimé sur Twitter en déclarant : « Ravi de voir cette intervention de la Cour suprême pour préserver [le Title 42], mais nous avons besoin d’une solution permanente. »
Une loi déjà utilisée deux millions de fois
Cette fameuse politique intitulée « Title 42 » permet aux autorités d’expulser immédiatement les migrants arrivés à la frontière, sans permettre à ceux qui pourraient y avoir le droit de faire une demande d’asile. Selon les chiffres officiels, ce dispositif a été utilisé plus de deux millions de fois depuis son entrée en vigueur en 2020. Une claire violation des lois internationales, selon les organisations de protection des migrants.
Mardi 27 décembre, la Maison Blanche a immédiatement réagi à la décision de la Cour suprême, estimant que ce « Title 42 » ne devrait pas être prolongé indéfiniment. Le gouvernement appelle également le Congrès à adopter les réformes migratoires proposées par le président Joe Biden.