Saint-Louis-ayant perdu 600 millions FCFA l’an dernier à cause de la mévente d’oignons : le DG de SERIC et Agro Boye Business craint une banqueroute et interpelle les autorités étatiques à propos des importations
Le problème de la mévente de l’oignon a fait perdre, l’année dernière, à l’investisseur sénégalais Birane Boye de l’entreprise SERIC et Agro Boye Business plus de 600 millions FCFA à la suite de l’ouverture du marché des importations d’oignons. Il a saisi l’occasion avec la visite du Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Elevage et son collègue de l’Industrie et du Commerce pour étaler ses difficultés et faire un plaidoyer en faveur des investisseurs privés. Il a invité à cet effet les autorités étatiques à prêter une attention particulière au secteur privé qui emploie des milliers d’emplois mais qui risque de fermer ses portes si ces problèmes perdurent.
Après s’être réjoui de la visite du Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, accompagné de son collègue Sérigne Guèye Diop, Ministre de l’Industrie et du Commerce, le Directeur général de SERIC et Agro Boye Business, Birane Boye, établis dans la région de Saint-Louis, a profité de cette occasion pour aborder un problème « sérieux » auquel l’agrobusiness est confronté. « Ce secteur crée beaucoup d’emplois car nous travaillons pour l’intérêt supérieur de la nation. Donc, nous travaillons pour la promotion socio-économique du pays. Aujourd’hui, notre principal problème, c’est l’importation d’oignons. Nous craignons de connaitre la même mévente que l’année dernière », a-t-il rappelé tout en déplorant le fait que l’État ait ordonné l’arrivée du produit étranger en fin juin-début Juillet alors que 70 000 tonnes d’oignons sur le territoire national étaient disponibles. D’où son invite à l’endroit du Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, à ce qu’ils prêtent une attention particulière à leurs complaintes. « Il y a dans le circuit des importateurs, un lobby qui influence les autorités en manipulant les chiffres pour installer la peur chez les populations. Les intérêts de petits groupes ne doivent pas primer sur les investissements lourds qui permettent d’atteindre l’autosuffisance alimentaire tout en luttant contre le chômage des jeunes et des femmes », a martelé M. Boye. L’investisseur sénégalais a déclaré avoir personnellement perdu l’année dernière, quelques 600 millions de Francs CFA, à cause de ses gens, pendant que d’autres en ont perdu des milliards. « Par ces temps de carence financière, des investisseurs qui paient des taxes à coût de milliards doivent être traités avec égards et considération. A défaut, nous serons tous en situation de banqueroute », a-t-il conclu. Pour rappel, les deux ministres ont au préalable procédé au lancement de la deuxième phase de récolte de la pomme de terre de la société indienne Swami Agri établie dans la zone de Mbane. Ils ont également inauguré sur place une chambre froide d’une capacité de 15 000 tonnes, ce qui permet à la société de stocker 105 000 tonnes de pommes de terre sur les 130 000 tonnes dont le Sénégal a besoin par an. Mabouba Diagne et son collègue Sérigne Guèye Diop, ont invité les producteurs et le secteur privé à se lancer davantage dans la construction de chambres froides et la production de semences certifiées pour permettre au Sénégal d’être indépendant.
YVES TENDENG
SUDQUOTIDIEN