Ramadan : la controverse des dattes algériennes refait surface
Élément phare de la table marocaine durant le Ramadan, les dattes sont consommées quotidiennement en raison de leur apport nutritionnel. A l’approche du mois sacré, le débat sur la qualité des dattes algériennes qui jonchent les étals locaux reprend le devant de la scène.
Qui dit Ramadan, dit dattes, cependant, les inquiétudes émergent sur la qualité de celles provenant de l’Algérie. Réputées par leur bonne qualité, récemment, face à l’utilisation abusive de pesticides et de substances allergènes, des dattes algériennes ont été interdites d’importation en France depuis juin 2022. Au Maroc, à l’approche du mois de Ramadan durant lequel les citoyens consomment de grandes quantités de dattes algériennes, les autorités sont appelées d’urgence à prendre des mesures pour la protection sanitaire du consommateur.
Approché par Hespress FR, Riad Ouhtita, expert agricole, rappelle que “depuis plusieurs années, le paysage de l’importation des dattes a connu des changements notables. Un grand nombre d’importateurs, autrefois fidèles à l’Algérie, ont modifié leur système d’approvisionnement, se tournant vers la Tunisie. Cette transition, certes pragmatique, a été en grande partie motivée par les difficultés politiques et diplomatiques qui ont impacté les relations entre les pays voisins”.
Cependant, malgré ce tournant, la Tunisie elle-même a mis en place des quotas restrictifs afin de limiter les exportations vers le Maroc, préférant désormais se concentrer sur des marchés comme l’Égypte et l’Arabie Saoudite. D’emblée, le spécialiste assure que “ce changement stratégique a permis à de nombreux importateurs tunisiens d’exploiter des espaces agricoles en Tunisie et de redistribuer les dattes algériennes à travers des canaux qui finissent par les amener au Maroc”.
Retour sur la qualité des dattes algériennes, Ouhtita souligne que “les dattes algériennes sont réputées pour leur qualité exceptionnelle et jouissent d’une excellente réputation sur le marché”. Toutefois, il subsiste un problème majeur : la logistique. En effet, de nombreuses dattes, après leur récolte, sont stockées pendant des périodes prolongées, ce qui les expose à des conditions climatiques variables. Cela impacte nécessairement leur qualité, car une longue attente sur le marché sans acheteur peut nuire à la fraîcheur et à la texture du produit.
Pour le spécialiste : il convient de dissiper certaines rumeurs qui circulent concernant l’utilisation de pesticides. Les autorités marocaines font preuve d’une vigilance rigoureuse pour garantir la qualité des produits agricoles, y compris des dattes. Les contrôles et réglementations sont mis en place pour assurer une traçabilité et une sécurité alimentaires optimales.
Pour conclure, Ouhtita indique qu’il est clair que malgré les obstacles rencontrés, les échanges agricoles entre l’Algérie, la Tunisie, et le Maroc continuent de jouer un rôle crucial dans le secteur des dattes.
In fine, un vent de désarroi souffle dans le rang des exportateurs de dattes. Bien que les dattes algériennes commercialisées au Maroc obéissent aux règles imposées par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), leur mode d’importation pose problème. Des professionnels du secteur dénoncent un contournement des règles de conditionnement, qui fausse la concurrence et inonde le marché à des prix cassés.
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SOURCE MSN.COM