Associated Press a été bannie de plusieurs conférences de presse de la Maison-Blanche. Une sanction prise dans un contexte où la présidence américaine a déclaré la guerre aux médias américains n’allant pas dans son sens.

Kevin Dupont – Source: Huffington Post, Le Devoir

Ce mardi 11 février, la Maison-Blanche a infligé un rappel à l’ordre pour l’Associated Press (AP), l’agence de presse américaine. Puisqu’elle continue de parler du “golfe du Mexique”, que Donald Trump a renommé “golfe d’Amérique”, l’AP a été exclue des conférences de presse données par au siège de la présidence américaine. Une attaque qui succède à d’autres visant plusieurs médias américains, notamment ceux de tendance libérale.

Une décision “alarmante”, dénonce Associated Press

Comme l’explique l’AP dans un article, le journaliste a voulu entrer, comme à son habitude, dans la salle de réception, en prévision de la conférence de presse d’Elon Musk dans le Bureau ovale. L’accès lui a été refusé. Idem pour son collègue en fin de journée à la salle diplomatique. Une mesure prise après les reproches de la Maison-Blanche sur la dénomination de “Golfe du Mexique” encore utilisée à l’AP. L’agence était restée sur sa position en expliquant qu’elle s’adresse à un public international, d’où la nécessité d’utiliser un vocabulaire également utilisé par les autres pays.

“Il est alarmant que l’administration Trump punisse AP pour son journalisme indépendant”, a déclaré Julie Pace, vice-présidente principale et rédactrice en chef de l’AP. “Limiter notre accès au Bureau ovale en raison du contenu du discours d’AP non seulement entrave gravement l’accès du public à des informations indépendantes, mais viole également clairement le Premier amendement.”

Une presse américaine de plus en plus visée par Donald Trump

Ce n’est pas la première fois que Donald Trump s’en prend aux médias depuis son retour au pouvoir. Vendredi dernier, le Pentagone a refusé d’accueillir huit médias: NPR, le New York Times, NBC News, CNN, le Washington Post, Politico, The Hill et The War Zone.

La veille, le président avait demandé l’arrêt de l’émission “60 Minutes” de CBS, qui avait soutenu Kamala Harris pendant les élections. Il accuse la chaîne d’avoir commis “des actes partisans et illégaux d’interférence électorale par des distorsions malveillantes, trompeuses et substantielles de l’information” et réclame à ce titre une sanction de 10 milliards de dollars.

Fin janvier, Jim Acosta, journaliste phare de CNN et connu sous le surnom d’“antagoniste de la Maison-Blanche”, avait quitté la chaîne d’info. “En tant que fils d’un réfugié cubain, j’ai retenu la leçon : il n’est jamais bon de se prosterner devant un tyran. J’ai toujours cru que c’est le devoir de la presse de demander des comptes au pouvoir politique. J’ai toujours essayé de le faire à CNN, et je compte bien continuer à faire de même ailleurs”, avait-il déclaré avant d’ajouter: “Ne cédez pas aux mensonges. Ne cédez pas à la peur. Accrochez-vous à la vérité, à l’espoir.”

Scénario similaire au Washington Post avec le départ de la caricaturiste Ann Telnaes, juste après l’entrée en fonction de Donald Trump. Un de ses dessins avait été censuré par le journal, détenu par le patron d’Amazon Jeff Bezos. Ce dernier s’était déjà fait remarquer pendant la présidentielle en empêchant le quotidien de prendre position pour Kamala Harris.

Google et Apple cèdent face à Trump et renomment le golfe du Mexique « golfe d’Amérique » sur leurs plans

Les citoyens américains voient désormais uniquement le nom de “Golfe d’Amérique” sur Google Maps. À l’étranger, cette dénomination, voulue par Donald Trump, apparaît entre parenthèses.

K.D.  Source: Belga

Google et le géant du numérique Apple ont débaptisé le golfe du Mexique pour parler du golfe d’Amérique. Google Maps a été le premier à se conformer au nom voulu désormais par Donald Trump, suivi de peu par l’application de cartographie en ligne Apple plans.

Donald Trump se réjouit du changement de nom

L’application de la marque à la pomme parle bien du “golfe d’Amérique” sur un appareil connecté à internet depuis les États-Unis. En revanche, connecté hors des Etats-Unis, il s’appelle toujours “golfe du Mexique”, selon son nom utilisé ailleurs dans le monde. Sollicité par l’AFP à Paris, Apple n’était pas immédiatement disponible pour commenter cette situation.

Donald Trump a signé fin janvier un décret ordonnant le changement de nom de cette mer au sud-est des Etats-Unis, sur la mer encadrée par la Floride, la Louisiane, le Texas, le Mexique et Cuba.

Il s’est félicité lundi que Google Maps, le service de cartographie ultra-dominant aux Etats-Unis, ait changé le nom du golfe, là aussi pour ses clients américains, maintenant l’appellation golfe du Mexique pour ses clients mexicains.

Contrairement à Apple qui laisse “golfe du Mexique” ailleurs dans le monde, Google utilise les deux noms “Golfe du Mexique (Golfe d’Amérique)”, comme c’est le cas pour les lieux contestés, pour les pays tiers.