Trêve à Gaza: la fragile mécanique du cessez-le-feu s’est remise en marche
Les Palestiniens déplacés ont commencé à retourner dans le nord de la bande de Gaza, ce lundi 27 janvier au matin, après un déblocage des négociations avec Israël, selon un responsable du ministère de l’Intérieur du Hamas. Cette entente permet de préserver le fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, dévastée par quinze mois de guerre et dont la quasi-totalité des habitants ont été déplacés.
« Le passage des Palestiniens déplacés a commencé le long de la route Al Rachid via la partie ouest du point de contrôle Netzarim vers la ville de Gaza et la partie nord » de la bande de Gaza, a déclaré un responsable du ministère de l’Intérieur du Hamas. Des milliers de Palestiniens sont en route vers le nord de la bande de Gaza. Des images montrent une foule dense, cheminant à pied sur la route côtière de l’enclave palestinienne. Des familles entières, parfois chargées d’énormes baluchons, rapporte notre envoyé spécial à Tel-Aviv, Nicolas Falez.
« Évidemment que je souhaite rentrer chez moi. » Mohamed Dahdouh est originaire de Gaza ville. Dès le début de la guerre en octobre 2023, il quitte sa maison et tente de trouver refuge dans le sud de la bande de Gaza, relativement moins ciblé par les frappes israéliennes. C’est une vie de misère sous la tente, où il faut régulièrement fuir. Ce sont aussi des déplacements à répétition : Rafah, Khan Younès, Deir Al Balah, Nousseirat et plein d’autres endroits encore, racontent nos correspondants à Jérusalem, Sami Boukhelifa et Gaza, Rami El Meghari.
Dans cette guerre, il a perdu certains de ses proches, sa maison, sa ferme, ses vaches et sa laiterie-fromagerie. Tout ce qui lui reste tient dans un sac qu’il porte à bout de bras. Tôt ce lundi matin, il s’est mis en route avec sa famille. Et à 7h (heure locale), l’armée israélienne a enfin ouvert le passage et s’est retirée du centre de la bande de Gaza.
« Ils ouvrent », crie une femme, avec joie. Des sourires se dessinent sur les visages épuisés. Une foule dense se met en route. Des enfants, des vieillards. Après l’exode forcé, c’est le retour au milieu des ruines et du chaos. « Mais nous sommes heureux », dit Samira. Cette jeune femme mesure sa chance. « Notre maison n’a pas été détruite. Elle est endommagée mais toujours debout. On a quatre murs et un toit au-dessus de notre tête. C’est mieux que de vivre sous une tente. »
Six autres otages libérés d’ici au 1ᵉʳ février
Ce retour de la population vers le nord de la bande de l’enclave, totalement dévastée par la guerre, s’est donc enclenché avec du retard. Israël avait refusé d’ouvrir cet accès, estimant que le Hamas aurait dû libérer une otage civile, le 25 janvier, en plus des quatre soldates israéliennes.
Le gouvernement israélien annonce que l’otage civile en question sera libérée ce jeudi 30 janvier. Arbel Yehud sera libérée en plus d’une militaire, Agam Berger, et d’un autre civil dont l’identité n’a pas été communiquée. Une vague de trois libérations, en plus de celle attendue samedi 1ᵉʳ février, qui doit aussi concerner trois otages capturés par le Hamas lors des attaques du 7 octobre 2023. « Dans le cadre de ces arrangements », Israël a dit autoriser le passage des Gazaouis vers le nord de Gaza.
Enfin, le gouvernement israélien dit avoir reçu du Hamas les informations concernant la situation des 26 otages devant encore être libérés durant la première phase de l’accord. La liste ne comporterait pas de noms, mais seulement le nombre d’otages vivants et morts. Mais le chiffre n’a pas encore été rendu public.
SOURCE RFI