Récession : la crise économique allemande fragilise toute l’Union européenne
L’économie allemande a connu une nouvelle année de récession en 2024 pour la deuxième année consécutive. La baisse de son PIB est de -0,2%. Si cette dynamique était crainte, elle est aujourd’hui confirmée en raison de la crise persistante du modèle industriel et exportateur du pays.
Par : Stéphane Geneste – RFI
L’activité économique allemande s’est contractée de 0,2% en 2024, selon une première estimation de l’Office fédéral de la statistique Destatis. L’année 2024 a notamment été rythmée par les annonces de plans sociaux dans l’industrie pour les grands groupes comme les petites entreprises. Symbole de la débâcle du pays de l’automobile : Volkswagen va supprimer 35 000 emplois en Allemagne d’ici 2030. En 2023, le PIB avait déjà reculé de 0,3%, plombé par la hausse des coûts de l’énergie consécutive à la guerre russe en Ukraine.
On a tendance à dire que l’Allemagne est la locomotive de l’Europe et si ses voisins européens sont ses wagons, la locomotive peine à les faire avancer. En effet, près d’un tiers de la production industrielle de la zone euro est allemande. Le pays est le premier partenaire de pratiquement la moitié des pays de l’Union européenne. L’activité économique du continent est donc freinée par sa récession.
En France, par exemple, bon nombre de sous-traitants appartiennent à des filiales allemandes. Si l’entreprise outre-Rhin rencontre des difficultés, c’est tout l’écosystème qui en dépend qui les subira de plein fouet. Interdépendance des économies aussi pour les pays d’Europe centrale producteurs à destination de l’Allemagne. Si la consommation est en berne à Berlin, c’est du chiffre d’affaires en moins pour les fabricants tchèques et polonais.
Et cette crise allemande pourrait s’aggraver et contaminer davantage les voisins européens. Les économistes envisagent déjà une troisième année consécutive de récession.