Ousmane Sonko solde ses comptes avec le régime de Macky Sall – «Ce pays changera au forceps»

Au début de sa Dpg, il avait livré un discours aseptisé, concentré sur ses orientations et objectifs. Dans les réponses aux interpellations des députés, le Premier ministre est revenu au classicisme en soldant ses comptes avec l’ancien régime coupable, à ses yeux, de la situation catastrophique dans laquelle ce pays se trouve.

Par Justin GOMIS –Il lui a fallu plus de 2 h pour épuiser les 104 pages de sa Déclaration de politique générale (Dpg) sans verser dans des aspérités. Mais, chasser le naturel, il revient au galop : Ousmane Sonko a remis son costume de combattant, retrouvé son verve d’homme politique très polémiste, en reprenant la parole pour répondre aux questions des députés.9 mois après l’accession au pouvoir de Diomaye Faye, le Premier ministre continue à solder ses comptes avec le régime Sall accusé de tous les maux. «Il y des gens qui devraient avoir honte de parler et surtout de le faire de cette manière. Personne, excepté un seul intervenant, n’a remis en cause les orientations que nous avons. Chacun d’entre nous doit éviter de se faire prendre la main dans le sac en plein jour. Dans quelques jours, la Cour des comptes publiera son rapport. Je ne sais pas ce qui s’y trouve, mais je peux vous garantir d’une chose si cela ne révèle pas plus que ce que nous avons déjà révélé, ça ne sortira pas moins que cela.

A partir de ce moment, tous ceux qui ont une responsabilité dans cette situation fâcheuse et ont trahi ce pays devront rendre compte devant vous certainement», annonce le Premier ministre devant des députés dont l’écrasante majorité est acquise à sa cause et sensible à son discours.

«Ce pays va changer et il va changer au forceps»Aujourd’hui, le Premier ministre est encore focus sur l’héritage du régime précédent qui aurait précipité ce pays au bord du chaos. «Le débat s’est posé en termes simples. Avant de présenter notre vision globale, nous avons fait un état des lieux ; chaque fait et chaque chiffre qu’on a annoncé est avéré. (Il insiste). Nous avons présenté la situation catastrophique du pays. On nous a vanté les mérites d’un bilan. Le vrai bilan est là. Il n’y a rien de plus facile que de maquiller des chiffres et d’aller emprunter de manière désordonnée en calculant tout de suite le prochain mandat et de s’empresser de faire sortir des immeubles pour dire que j’ai un bilan. Des pays ont fait banqueroute comme la Grèce, l’Argentine par ces comportements. Et le Sénégal n’en était pas loin. Dieu aime ce pays. Nous devons aimer ce pays autant ou plus que Dieu Lui-Même», appelle-t-il. Il enchaîne : «Les responsables de cette situation sont là dans cette salle. Vous les sentez perdus, nous avons présenté un Référentiel, une vision globale. Quand vous n’avez pas grand-chose à dire, il faut dire ok. Cela fait partie de la grandeur.»Pour lui, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre dans ce pays après la victoire de Pastef, qui a précipité la retraite politique de certaines personnalités historiques du pays. «Je voudrais que certains comprennent qu’une certaine forme de politique est révolue dans ce pays. La politique désormais, c’est de parler en connaissance de cause, de parler de ce qu’on connait, de donner des faits et des chiffres précis. Ici, il y a 5 ans de cela, lors d’une Dpg ou lors du passage du ministre des Finances et des chiffres à l’appui, j’avais démontré la situation catastrophique dans laquelle on allait plonger dans le pays. L’histoire ne m’a pas donné raison ? C’est pour vous dire que c’est qui s’est passé le 24 mars n’était pas la fin d’une histoire, mais ce n’est que le début. Et tout homme politique qui ne pourra pas suivre ce rythme est voué aux gémonies et doit mettre un trait sur sa carrière politique», ajoute le Premier ministre. «Ce pays va changer et il va changer au forceps», prévient-il.

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