Municipales à Madagascar: le clan Ravalomanana conteste sa défaite après la diffusion de résultats contradictoires
« Mais à quels résultats faut-il donc se fier ? » L’interrogation de Transparency international sur l’issue des élections municipales à Madagascar. Dans un communiqué publié lundi 23 décembre, la puissante organisation engagée pour la bonne gouvernance, relève la confusion qui règne dans le pays après la diffusion de résultats contradictoires. La Céni a invoqué un piratage de son système. Des explications rejetées par le TIM de Marc Ravalomanana qui a réuni ses militants 23 décembre 2024 au QG du parti dans la capitale.
Avec notre correspondante à Antananarivo, Pauline Le Troquier
Presque résignés après la proclamation de résultats en faveur de la candidate du régime vendredi, les soutiens inconditionnels du clan Ravalomanana refusent désormais de croire en la défaite.
Malgré les explications de la Céni, Tina, fervente militante du TIM, est convaincue que le chiffre diffusé en ligne samedi a été publié par accident et reflète la vérité des urnes : « On persiste et on signe que c’est Tojo [Ravalomanana] qui a gagné. Nous on a les chiffres, on a tous les procès-verbaux. Une personne seule ne peut pas faire une lutte. Cela dépendra de tous les militants, ont-ils encore assez de ferveur ? Parce que là, c’est le pays tout entier qui est dans la gabegie totale. »
Sur scène justement, Marc Ravalomanana s’avance au nom de son fils Tojo, désigné candidat à sa place à Antananarivo, absent ce jour-là. L’ancien président galvanise alors quelque 300 partisans réunis et donne une dimension nationale à l’affaire. « Dans plusieurs communes de Madagascar, dit-il, les résultats ne reflètent pas le choix du peuple ». Et d’ajouter douter d’une alternance possible par la voie des urnes à Madagascar tant il considère le pouvoir verrouillé par le régime actuel. « Nous n’allons jamais, jamais, accepter ces résultats. C’est grave la situation ici à Madagascar, il faut sauver notre pays. C’est très dangereux pour l’avenir du pays. Mais il faut respecter la voie légale. »
Avant d’envisager une autre issue que la voie légale, l’opposition mise encore sur l’indépendance des tribunaux administratifs, chargés de statuer les cas d’irrégularités. Plusieurs recours ont déjà été déposés par le Firaisankina, la première force d’opposition du pays.