Adaptation du système éducatif au contexte de crises et exigences de la révolution numérique: la Cosydep pose le débat
La Coalition des organisations en synergie pour la Défense de l’éducation publique (Cosydep) organise depuis hier, jeudi 12 décembre et ce, pour deux jours, son Assemblée générale ordinaire sur le thème «Bâtir un système d’éducation et de formation adapté au contexte de crises et aux exigences de la révolution numérique». Occasion pour les acteurs de l’éducation de réfléchir sur les approches qu’il faut pour éviter la discontinuité pédagogique en temps de crise et adapter les systèmes éducatifs. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de l’Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy.
Qu’elles soient politique, sanitaire ou relevant de catastrophes naturelles, les crises perturbent souvent les systèmes éducatifs. Ce qui nécessite une adaptation de l’école aux multiples défis pour assurer la continuité des enseignements-apprentissages. C’est le débat que la Coalition des organisations en synergie pour la Défense de l’éducation publique (Cosydep) a posé hier, jeudi 12 décembre, à l’occasion de sa 5e assemblée générale ordinaire prévue pour deux jours. Axée sur le thème «Bâtir un système d’éducation et de formation adapté au contexte de crises et aux exigences de la révolution numérique», la rencontre a réuni des syndicats d’enseignants, des membres de la société civile, des universitaires, des représentants d’institutions nationales, régionales et internationales, des partenaires de développement et bien d’autres acteurs de l’école.
La présidente sortante du Conseil d’administration de la Cosydep, Hélène Rama Niang Diagne, a indiqué que «le choix qui a motivé ce thème, ce sont les défis et les enjeux auxquels nous faisons face par rapport à comment construire et bâtir un système éducatif qui soit adapté à toutes les formes de crises». «Nous avons connu des crises de toutes sortes au plan politique, de la Covid-19. Et donc, c’est une raison pour laquelle, nous avons pensé que la réflexion autour de cette thématique pourrait être intéressante et productive. Nous avons pensé également que la révolution numérique nous interpelle. Entre les technologies de l’information et la communication (Tic) et la digitalisation, en passant par la numérisation, il y a véritablement des défis pour s’en servir comme il le faut et éviter les dérapages, les difficultés ou les problèmes que peuvent engendrer ces Tic et cette révolution numérique», a-t-elle expliqué. Non sans saluer les progrès réalisés durant ses cinq ans de présidence.
Venu présider la rencontre, le ministre de l’Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy est revenu sur ses ambitions. «Nous sommes à un moment charnière de l’histoire de l’éducation. Il nous faut absolument réussir à accrocher le wagon de notre système éducatif à deux autres wagons : celui de notre patrimoine, de notre passé, de notre culture, et aussi le wagon de nos ambitions dans un contexte marqué par le numérique et une volonté d’équité et de justice sociale», a-t-il déclaré. Et de poursuivre : «Notre ambition est claire et novatrice : Construire une société apprenante, éducative où l’apprentissage transcende les frontières traditionnelles, où chaque citoyen de l’Etat, chaque communauté locale, des familles aux secteurs privés, devient acteur et garant de la transmission du savoir».
Rappelant les axes prioritaires de son département, Moustapha Mamba Guirassy a plaidé pour «l’équité et l’inclusion, l’innovation pédagogique et la résilience collective». Ce, pour «concevoir un système éducatif capable de s’adapter aux crises». En ce qui concerne la souveraineté de notre système éducatif, le ministre de l’Education nationale dira : «Nous devons absolument être souverains, nous libérer, parce qu’il est tout simplement incompréhensible qu’on ne puisse pas se donner les moyens même de repenser les périodes scolaires en fonction des régions, des régions. Pourquoi obligatoirement organiser l’ouverture des salles de classe au mois d’octobre, alors que librement on peut l’organiser donc en tenant compte de nos paramètres spécifiques».
En effet, des recommandations sont attendues à la fin de l’Assemblée générale ordinaire de la Cosydep, pour relever les défis identifiés pour la résilience du système éducatif. Lors de la cérémonie d’ouverture hier, tous les orateurs ont salué le travail remarquable de la Cosydep.
Mariame DJIGO
SUDQUOTIDIEN