Syrie: après l’arrêt de la télévision d’État, quel avenir pour la liberté de la presse?

En Syrie, les rebelles multiplient les messages rassurants et affirment que toutes les communautés pourront vivre librement. Symbole du manque de liberté sous le régime de Bachar el-Assad, l’organe de propagande qu’est la télévision d’État ne fonctionne plus désormais. Une nouvelle télévision devrait voir le jour. Mais la liberté d’expression sera-t-elle vraiment garantie ? C’est toute la question.

Dans les locaux de la télévision d’État, les portraits de Bachar el-Assad ont été jetés à terre. Dans le studio principal, les caméras sont toujours là, mais le fauteuil du présentateur est vide. Pour l’instant, tout est à l’arrêt. Bashar Zyadé est technicien : « Voici le studio principal du journal télévisé du président déchu Bachar el-Assad. C’est ici qu’on enregistrait les programmes d’actualité. Partout, il y avait les emblèmes et les drapeaux du régime. Et maintenant, il y a des drapeaux de la révolution. »

La télévision d’État était un organe de propagande du régime déchu. Mohamed as-Sayed y a travaillé pendant vingt-cinq ans. Il assurait le lien avec le palais présidentiel. Il est toujours là aujourd’hui et espère que le système va changer avec les rebelles.

« J’espère qu’on aura une presse vraiment libre »

« Avant, on n’avait pas le droit de diffuser la moindre information sans recevoir l’accord préalable de la présidence de Bachar el-Assad, explique Mohamed as-Sayed. Et tout passait par mon bureau. S’il y avait quelque chose de vraiment urgent, c’était directement diffusé du palais présidentiel. »

Ahed Sleibi est un jeune journaliste qui a grandi avec la révolution. Il vient de rencontrer les nouveaux responsables de la télévision et espère bientôt y travailler : « J’espère qu’on aura une presse vraiment libre. On ne s’est pas battus pendant 14 ans pour passer d’une propagande à l’autre. Nous devons pouvoir critiquer le président et le pouvoir et garder un pluralisme médiatique et politique. » Les espoirs de ce journaliste se réaliseront-ils ? L’avenir le dira.

De nos envoyés spéciaux à Damas, Murielle Paradon et Boris Vichith – SOURCE RFI.FR

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