Corée du Sud: ne pas destituer le président Yoon Suk-yeol, c’est un «deuxième coup d’État», dit l’opposition

Par : RFI avec AFP – L’opposition en Corée du Sud a accusé, lundi 9 décembre, le parti au pouvoir PPP d’organiser un « deuxième coup d’État » en s’accrochant au pouvoir et en refusant de destituer le président Yoon Suk-yeol, poussé vers la sortie après l’échec de son éphémère loi martiale il y a six jours.

«Peu importe la manière dont ils tentent de le justifier  […] c’est un deuxième acte de rébellion et un deuxième coup d’État, illégal et anticonstitutionnel », a lancé, ce 9 décembre, l’opposant Park Chan-dae, chef du Parti démocrate au Parlement. Samedi 8 décembre, le Parti du pouvoir au peuple (PPP) de M. Yoon avait fait échouer une motion de destitution déposée contre le président, en boycottant son vote au Parlement. Le scrutin avait alors été invalidé faute de quorum. Le président était visé par cette motion pour avoir proclamé par surprise la loi martiale dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 décembre, mesure qu’il avait été forcé d’abroger à peine six heures plus tard sous la pression du Parlement et de la rue.

«Promesse »

Pourtant, après l’échec du vote de samedi, le PPP avait expliqué avoir « obtenu » de Yoon Suk-yeol sa « promesse » qu’il se retirerait et qu’il laissait la gouvernance à sa formation ainsi qu’au Premier ministre. Dimanche, son leader Han Dong-hoon a affirmé que M. Yoon n’« interférera pas dans les affaires de l’État, dans les affaires étrangères non plus », même avant sa démission effective.

De ce fait, le Parti démocrate, principale force de l’opposition, a dénoncé une « violation claire » de la Constitution. « Han Dong-hoon et le Premier ministre Han Duck-soo, qui n’ont aucune autorité constitutionnelle, tentent de s’emparer du pouvoir, poursuivant une rébellion dangereuse et illégale », a fustigé Jeon Hyun-hee, députée du Parti démocrate. L’opposition a fixé au samedi 14 décembre sa nouvelle tentative de faire destituer M. Yoon. De nouveaux rassemblements d’ampleur autour de l’Assemblée nationale sont prévus. Le taux d’approbation du président, désormais frappé par une interdiction de quitter le pays, a atteint un plus bas de 11%, selon un nouveau sondage de Gallup publié le 9 décembre par les médias locaux.

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