Lancement d’Amc: Des certifications pour valoriser la musique africaine francophone

Certifier et promouvoir les talents musicaux d’Afrique francophone dans la transparence et le respect des intérêts de la filière musicale. C’est l’objectif d’Africa Music & Charts (Amc). Le lancement a eu lieu à Dakar en présence de nombreux artistes dont Youssou Ndour qui a reçu la première certification.

Certifier et promouvoir les talents musicaux d’Afrique francophone, c’est le pari d’Africa Music & Charts (Amc). Jeudi dernier, Amc a été lancé à l’Institut français en présence d’artistes dont Youssou Ndour qui a reçu la première certification. «C’est une certification honorifique. Vous savez que Youssou Ndour a un catalogue incroyable, c’est un artiste leader qui n’a rien à prouver. Il était important pour nous de pouvoir remettre cette première distinction à Youssou Ndour. Et j’espère qu’il y en aura d’autres qui suivront», déclare Diadame Diaw qui pilote Africa Music & Charts (Amc). «L’ensemble de la méthodologie d’Amc est disponible sur le site internet. Tout le monde peut se connecter et télécharger le document, et savoir tout ce qu’il faut envoyer. Et à partir de là, il y a des calculs qui sont opérés à notre niveau et on pourra dire si votre fichier a généré autant d’écoutes, autant de ventes, autant de streams. Et on fait un retour en disant que vous êtes éligible», explique Mme Diaw. Centré sur l’Afrique francophone, Amc espère se développer ailleurs dans le monde. «Tous sont concernés en Afrique francophone. On est sur les productions en Afrique francophone, mais on vise à être sur le même plan que tout le monde en fait. La France a ses certifications, les Etats-Unis ont leurs certifications, l’Allemagne, la Belgique, etc. Il est temps qu’on ait les nôtres et qu’on n’attende pas celles des autres. Parce qu’aujourd’hui, on a des artistes comme Viviane, Youssou Ndour, qui ont été certifiés à l’international. Mais il faut savoir que quand ils sont certifiés par d’autres structures, ils sont certifiés uniquement pour les ventes qu’ils ont réalisées dans les pays de ces structures, alors qu’on a des artistes qui réalisent des clips et des streams partout dans le monde.» Selon l’initiatrice du projet, l’objectif est de valoriser la production musicale d’Afri­que francophone partout. «On a été mis de côté beaucoup trop souvent et aujourd’hui, il est temps qu’on montre le poids de notre musique», enchaîne Mme Diaw dont le projet participe à mieux valoriser les talents musicaux dans le continent.

Plusieurs artistes ont eu à saluer l’initiative dont Ndongo D du groupe Daara J et Matador, qui estiment que ce projet est du pain béni pour la jeune génération. Youssou Ndour s’en est aussi réjoui. «Je pense que c’est une belle idée. C’est un projet que j’appelle un projet d’encouragement parce que les artistes travaillent énormément dans le monde. Ici en Afrique, nous avons un marché. Et ce marché-là n’est pas généralement présent chaque fois. La certification est bienvenue, c’est un moment où la musique urbaine africaine marche très bien, un peu partout. On ne doit pas oublier notre continent», indique Youssou Ndour. Le «Roi du Mbalax» encourage les initiateurs du projet. «Je vous souhaite beaucoup de courage parce que l’Africain a trop peur de la compétition, l’Africain a peur de perdre. On a vu l’histoire. On l’a vécue. Si je ne gagne pas, ce n’est pas possible, c’est parce que l’autre a été appuyé, l’autre fait telle chose pour que je ne gagne pas. Tout ça est réglé par le digital», soutient Youssou Ndour. Selon l’artiste, la musique implique le fair-play et non pas des «coups de poing». Africa Music & Charts est une structure consacrée à la certification et à la promotion des talents musicaux en Afri­que francophone, avec un engagement en faveur de la transparence et du respect des intérêts de la filière musicale.

Par Amadou MBODJI – [email protected]