EXPOSITION « LA MÉLODIE DES COLOMBES » – Une incitation à prévenir les risques d’éruption d’un conflit

« La Mélodie des Colombes » est le thème de l’exposition de l’artiste-peintre licier Baye Mouké Traoré au monument de la Renaissance. Réfléchissant sur la consolidation de la paix, cette expo incite à prévenir les risques d’éruption d’un conflit violent dans des situations délicates.

Une collection de l’artiste-peintre licier Baye Mouké Traoré a été présentée au monument de la Renaissance, dans le cadre du Off de la 15e Biennale de l’art africain contemporain de Dakar. L’œuvre la plus petite (65 cm de diamètre) de l’exposition est la préférée de l’artiste. Elle porte le même nom que l’exposition : ‘’La Mélodie des Colombes’’. On y voit des oiseaux blancs, symboles d’amour et de paix, placés en zones sombres et claires. Le tableau est dominé par la couleur bleue (le ciel). Cette œuvre a été dédiée au Premier ministre Ousmane Sonko, lorsqu’il traversait des difficultés.

D’ailleurs, l’exposition, dont le thème reflète la consolidation de la paix, invite à éviter les risques de survenance d’un conflit violent lors des situations sensibles, selon l’administratrice du musée Boribana, Hawa Ba Mara. L’objectif, dit-elle, est de renforcer les capacités nationales de prévention des conflits d’un pays et de poser les fondations nécessaires pour un développement durable.

Revenant sur le thème, Baye Mouké Traoré soutient : ‘’J’ai proposé le thème de la paix en intitulant l’exposition ‘La Mélodie des Colombes’ pour lancer un appel à la cohésion sociale. L’inspiration m’est venue des dernières élections législatives.’’ Il ajoute : ‘’’Mélodie des Colombes’ est un appel à la communion des cœurs et des esprits afin que nous soyons tous unis et que nous nous efforçons d’aller vers l’essentiel, c’est-à-dire travailler pour développer le pays.’’

Parmi les tableaux, se trouve « Devenir ». Cette œuvre de 75 cm de diamètre renvoie au rêve. ‘’Pourvu que le rêve devienne réalité. À un moment où ça ne va pas, il faudrait avoir l’envie et le courage de s’y atteler’’, a commenté l’auteur.

Une autre œuvre qui attire l’attention est « Guéré » (diamètre 80 cm). Dans ce tableau, Baye Mouké Traoré affirme que l’origine de la musique reggae provient du guéré, une danse mandingue née au Mali. ‘’Quand vous écoutez les rythmes de Bob Marley, cela vous renvoie directement au Mali. Je pense que nos ancêtres parlaient un peu à l’envers. Au lieu de dire guéré, ils disaient reggae’’, a-t-il dit.

Il y a également le tableau « Apprendre ». Pour l’artiste, l’homme apprend jusqu’à la fin des temps. ‘’Je viens de boucler 55 ans de métier et j’avoue honnêtement que je ne sais rien, car il y a beaucoup d’étapes à franchir’’, a-t-il déclaré. ‘’Je suis au crépuscule de ma carrière et je voudrais partager avec la jeunesse mes connaissances avant de partir’’, a-t-il ajouté.

Le « Moukeisme », une symbiose de peinture sur toiles tissées et sculptées

Ainsi, le public s’émeut devant les tableaux de M. Traoré, qui parlent avec sensibilité et profondeur. L’artiste aborde des thèmes relatifs au respect de l’autre, à la conscience citoyenne et aux rapports avec le créateur. Il utilise des techniques qui lui sont propres, appelées « Moukeisme », une symbiose de peinture sur toiles tissées et sculptées. Baye Mouké Traoré estime avoir le droit de revendiquer son propre courant. À ses yeux, la tapisserie qui est à l’origine du « Moukeisme » est forgée à partir de son nom. Selon lui, c’est cette même technique qui lui a valu, en 2002, la médaille d’or de l’atelier du 80 à Paris.

La ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, a présidé le vernissage. Selon elle, l’exposition « La Mélodie des Colombes » est une forme d’expression artistique singulière qui renseigne sur le regard créatif et le grand talent des artistes sénégalais, qui ont su associer leur nom à l’Art et leur parcours à la création artistique universelle. ‘’Elle est certainement la traduction métaphorique de la vision d’un artiste complet, d’un visionnaire accompli et toujours attentif à son environnement et aux mutations de notre société, je veux nommer notre très cher compatriote Baye Mouké Traoré, Grand Prix du Président de la République pour les Arts, artiste, peintre et licier, originaire de Saint-Louis du Sénégal, à l’endroit où l’océan charme le fleuve avec de belles mélodies, dans un mélange d’eau et de douceur’’, a-t-elle déclaré.

Pour Khady Diène Gaye, « La Mélodie des Colombes », qui symbolise la paix et la cohésion sociale, s’inscrit parfaitement dans le thème général de cette 15e édition de la Biennale de Dakar : « The Wake, l’éveil, le sillage. »

BABACAR SY SEYE

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culture

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