Un baptême, quatre tissus, trois mois de prison ferme: La saga du ‘Yébi’ d’une sœur en détresse

Quand la tradition pousse au crime, il semble que l’ingéniosité ne manque pas. Une mère de famille de 53 ans, M.N., s’est récemment retrouvée condamnée à trois mois de prison ferme pour avoir orchestré une arnaque ingénieuse mais fatale, tout cela pour préparer un ‘yébi’,  une tradition cruciale lors d’un baptême, pour sa sœur. L’affaire rocambolesque a été relatée dans les colonnes de L’Observateur.

Les faits débutent dans la sérénité apparente d’un magasin de tissus. M.N., désespérée de parer sa sœur pour un événement familial, concocte un stratagème digne des récits les plus audacieux. Sa cible : S.F., une commerçante reconnue pour sa marchandise de qualité. Mais M.N. ne s’arrête pas là. Afin d’établir sa crédibilité, elle se présente comme une proche de la propriétaire du magasin, O.K., et use de cette fausse affiliation pour accéder aux tissus tant convoités.

Après avoir manipulé son auditoire, M.N. sélectionne soigneusement quatre tissus luxueux de type « thioup », prisés dans les cérémonies sénégalaises. La vendeuse, S.F., commence à demander le paiement. Là, M.N. déroule la suite de son plan : elle feint de devoir remettre l’argent à sa prétendue sœur O.K., qu’elle appelle à la rescousse — ou du moins, c’est ce qu’elle fait croire.

Toute cette supercherie vole en éclats lorsque S.F., perplexe, contacte O.K., qui, incrédule, confirme n’avoir aucun lien avec l’arnaqueuse. Se rendant compte qu’elle s’est fait avoir, la commerçante dépose une plainte. Cinq jours plus tard, le hasard joue un tour inattendu : S.F. tombe par chance sur M.N. dans les rues de son quartier. À la vue de sa victime, l’escroc prend la fuite et se barricade dans sa chambre.

La police n’aura pas de mal à la retrouver. Une descente à son domicile, une arrestation rapide, et voilà M.N. devant le tribunal des flagrants délits de Thiès. Le verdict est tombé : trois mois de prison ferme, une peine qui n’évoque peut-être pas assez la valeur des tissus volés, mais qui marque une leçon amère. La leçon est claire : même pour les fêtes familiales les plus importantes, la fin ne justifie jamais les moyens… surtout s’ils mènent tout droit en prison.

L’Observateur nous rappelle ainsi que le prix de l’honnêteté ne se négocie pas, même pour un simple « yébi ».

Pour l’anecdote, on se demande si le ‘yébi’ valait vraiment cet emprisonnement. Une affaire qui soulève des questions sur les sacrifices faits pour honorer les traditions — et les limites que certains sont prêts à franchir pour les respecter.

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