Allemagne: le chancelier allemand se dit ouvert à un calendrier électoral rapproché
Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est déclaré prêt, sous conditions, à se soumettre dès cette année 2024 au vote de confiance des députés en vue d’accélérer l’organisation d’élections législatives anticipées, après l’explosion de sa coalition gouvernementale.
Par : RFI avec AFP
« Ce n’est pour moi pas un problème de poser la question de confiance avant Noël » au Bundestag, si le parti social-démocrate au pouvoir et l’opposition conservatrice s’accordent en ce sens, a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz, dimanche 10 novembre, dans un entretien à la télévision publique ARD. Quelques jours auparavant, il avait évoqué la date du 15 janvier pour poser la question de confiance avec des élections législatives fin mars.
«Que cela aille vite »
« Je veux aussi que cela aille vite », a-t-il aussi déclaré. « L’Allemagne a besoin rapidement d’un nouveau gouvernement démocratiquement légitimé », a-il ajouté. Après le vote de confiance, que M. Scholz devrait perdre, n’ayant plus de majorité suffisante au Parlement, le président Frank-Walter Steinmeier aura 21 jours pour dissoudre le Bundestag et de nouvelles élections devront avoir lieu dans un délai de 60 jours.
Depuis l’explosion, mercredi 6 novembre, de la coalition gouvernementale formée initialement des sociaux-démocrates de M. Scholz, des écologistes et des libéraux, en raison de profonds désaccords sur la politique économique, la pression monte sur le chancelier pour l’organisation rapide d’élections. Les appels se sont multipliés pour que des législatives se tiennent le plus tôt possible, alors que les défis sont nombreux pour la première économie européenne, au bord de la récession et qui craint les conséquences d’un retour de Donald Trump à la tête des États-Unis.
Dans une interview à l’hebdomadaire Stern, le candidat pour les conservateurs à la chancellerie, Friedrich Merz, avait appelé M. Scholz à solliciter un vote de confiance dès mercredi, jour où le chancelier a prévu de faire une déclaration gouvernementale au Bundestag. M. Merz s’était également prononcé pour des élections le 19 janvier, alors que son parti est en tête dans les sondages. L’homme a fait de la tenue rapide d’un vote de confiance au Bundestag une condition préalable pour que son parti apporte son soutien pour toute une série de projets de lois importants, que le gouvernement de M. Scholz souhaite faire passer au Parlement avant les élections.
Le SPD à 15%
Lundi, la directrice fédérale des élections, Ruth Brand, doit tenir une réunion virtuelle avec ses collègues régionaux, dans l’objectif d’étudier l’organisation du scrutin. D’après un sondage paru ce 10 novembre dans l’hebdomadaire allemand Bild am Sonntag réalisé par l’institut Insa, les conservateurs restent la plus importante force politique avec un score inchangé de 32%, suivis de l’extrême droite AfD à 19%. Le SPD de Scholz arrive derrière à 15%. Les deux autres membres de l’ex-coalition de M. Scholz sont crédités de 10% pour les Verts et de 4% pour Libéraux, soit sous le seuil des 5% nécessaires pour rester au Bundestag.