Débat – 5e Assemblée générale du Laïcat : Les fidèles laïcs invités à se lever pour leur mission
Face à différents défis auxquels font face les catholiques, face à leurs devoirs de catholiques et les devoirs que leur impose le vivre ensemble dans une Nation dans laquelle, bien que minoritaires, ils sont partie totalement prenante, le Conseil national du Laïcat a appelé à la réflexion et à l’encouragement, pour inciter les fidèles dans leur mission, tout en prônant le dialogue entre tous.Par Justin GOMIS –
«Fidèle laïc du Christ, lève-toi, ton heure est arrivée.» C’est par ce thème que le Conseil national du Laïcat, qui tenait, samedi dernier, sa 5ème Assemblée générale, a appelé les laïcs à jouer pleinement leur partition dans la vie de l’Eglise et dans la vie sociale. L’heure semble grave et il n’y a plus de temps à perdre pour le fidèle laïc de mener à bien sa mission. «On appelle toujours les fidèles laïcs à prendre conscience de leur rôle dans l’Eglise et dans la société», a dit Dr Philippe Tine. Pour le président du Conseil national du Laïcat, «si chacun est convaincu de cela, les choses vont avancer». Et le Conseil national du Laïcat, poursuit-il, «est plus que jamais engagé pour aider toutes les structures qui le composent à prendre conscience de cette mission» qui n’est pas seulement pour l’Eglise. «Elle est aussi pour la société», a-t-il rappelé. Et selon l’abbé Olympe Badji, qui animait la conférence autour de ce thème, «nous devons prendre conscience que notre baptême fait de nous des acteurs essentiels de la mission de l’Eglise».
A en croire le curé de l’Eglise de la rue Malenfant, ce thème va dans le même sens que la lettre pastorale de nos évêques de la Conférence épiscopale faite pour le Carême 2024, qui «invite le fidèle laïc à prendre conscience de sa mission dans l’Eglise, son rôle et sa place dans l’Eglise, son engagement dans la société et les défis actuels auxquels il fait face, les orientations pour un laïcat engagé et enfin le laïcat pour une transformation de l’Eglise et de la société sénégalaise». Pour lui, la mission du fidèle laïc dans l’Eglise revêt une importance capitale. Et selon le concile Vatican 2, «les laïcs, après leur baptême, sont appelés à participer activement à la mission de l’Eglise dans un monde en constante évolution, confronté a d’énormes défis sociaux, économiques, écologiques, spirituels mais aussi politiques». Ainsi, le prêtre trouve «qu’il est temps de se lever avec conviction et détermination, de se lever avec foi et espérance». Car, «il est crucial que nous laïcs prenions conscience de notre responsabilité et de notre vocation de baptisés», a-t-il rappelé.
Selon le Dr Philippe Tine, ils sont au cœur de l’action. «Il faut prendre conscience des différents défis. C’est pour cela que j’ai donné l’exemple de la montre pour montrer notre rapport avec l’heure. Mais au-delà notre rapport avec la ponctualité, c’est de prendre conscience qu’il n’y a plus de temps à perdre, parce que notre société court à sa perte et il faudrait rapidement faire une mise à jour des comportements, des actions, de tout notre être en tant que chrétiens, en tant que musulmans, en tant que Sénégalais, pour avancer convenablement. Si on ne le fait pas, le monde sera à 14 heures et nous serons à 9 heures. Il faudrait régler notre monde à la véritable heure pour avancer», avertit-il.
Invité à prendre part à l’ouverture de la 5e Assemblée générale du Conseil national du Laïcat, l’imam Diène, président de l’Association nationale des imams et oulémas du Sénégal, trouve que «cet ordre de mission qui nous interpelle tous vient à son heure». Car, ajoute l’imam, «notre pays traverse des moments difficiles, secoué par un vent de phénomènes non contrôlés, où personne n’est épargné de paroles agressives, menaçant notre honneur et notre foi en Dieu». Il indique que «l’heure est grave» et les gens doivent «avoir le sens de la mesure de réflexion de ce qui nous arrive et de ce que nous vivons actuellement». C’est dans ce sens que le président de l’Association nationale des imams et oulémas du Sénégal invite «à privilégier le civisme et le dialogue tout en respectant les lois qui régissent nos institutions et notre foi de croyants en Dieu, Seul Maître du temps et de l’histoire».
Estimant que nous sommes responsables de nos actes, faits et gestes, il exhorte à trouver la solution à la situation qui prévaut en ce moment, faisant allusion à l’histoire du voile à l’école privée catholique. «Parlons-nous et échangeons dans un dialogue de bonne intention et de confiance mutuelle. Nous sommes des frères et sœurs. Tous filles et fils et de la nation et d’égale dignité.» De l’avis de l’imam Diène, «nous devons être solidaires de notre Nation, de ses joies et espoirs, de ses tristesses et angoisses», a-t-il dit, sans oublier de prier pour que «Dieu nous assiste et nous donne la paix en abondance pour un meilleur vivre-ensemble». Un avis partagé par Monseigneur Martin Boucar Tine qui pense que les gens doivent se parler et œuvrer pour la quiétude sociale dans le pays.