«Falsification» des chiffres des finances : MACKY DÉMENT SONKO
L’ancien chef de l’Etat a choisi un journaliste de Bloomberg pour se porter en faux par rapport aux déclarations du Premier ministre. Il s’étonne même d’avoir été jugé à partir d’un audit dont il n’avait jamais entendu parler. Ni aucun de ses ministres d’ailleurs, selon lui.
Le Président Macky Sall réplique à Ousmane Sonko sur la question des agrégats macro-économiques du Sénégal. Il a affirmé, hier avec force, à l’agence de presse Bloomberg, que «les déclarations du Premier ministre sont fausses, totalement fausses». Le chef de l’Etat sortant se désole de la dégradation de la note souveraine du Sénégal par l’Agence Moody’s, à la suite de la sortie du Premier ministre Ousmane Sonko qui a parlé de «scandale» concernant ce qu’il a qualifié de falsification des chiffres de l’économie par le régime de l’ancien chef de l’Etat.
Le Président Macky Sall s’est étonné des conclusions d’un audit dont ni lui ni aucun de ses ministres n’ont jamais entendu, ni jamais interrogés sur la question. «Même les ministres mis en cause n’ont jamais eu accès à ces informations», s’est-il étonné. Il est encore plus triste pour le Sénégal qui voit sa note dégradée à la suite de déclarations de son chef de gouvernement. Pour sa part, le prédécesseur de Diomaye Faye rappelle qu’à son départ du gouvernement en mars dernier, les indicateurs économiques étaient au vert, ainsi que l’a souligné le Fonds monétaire international (Fmi).
Il a indiqué par ailleurs que les résultats des investissements initiés par son gouvernement sont si visibles qu’il ne devrait même pas y avoir de débat sur la question. Macky Sall était invité hier au Forum international pour l’investissement en Grande Bretagne, d’où il a échangé avec le journaliste de Bloomberg. La situation économique du Royaume est tellement dramatique que le pays espère lever plus de 800 000 milliards de Cfa environ, de la part des investisseurs. Et personne n’en fait un drame, ni ne crie au scandale.
Il faut dire que le souverainisme des pays occidentaux ne se loge pas dans le fait d’emprunter de l’argent de l’étranger pour investir dans le développement. Il n’y a sans doute que des pays pauvres, dans lesquels tout est urgence, qui se permettent de faire la fine bouche en affirmant pouvoir se passer de la dette pour leurs projets de développement.
Macky Sall a d’ailleurs rétorqué hier à ses détracteurs au pouvoir qu’il était insensé de penser que l’on pourrait se développer sans recourir à la dette.
Ce débat pourrait sans doute se calmer si le gouvernement de Ousmane Sonko rendait publics les résultats de l’audit qui lui ont permis de porter les graves accusations sur la gestion du régime qu’il a remplacé. On pourrait ainsi, une fois pour toutes, savoir où penche la vérité.