Elimane Diouf réélu à la tête de la CSA : vers une nouvelle dynamique syndicale
Dakar a été le théâtre ce week-end du 4ème congrès national de la Confédération des syndicats autonomes du Sénégal (CSA), qui s’est conclu par la réélection éclatante d’Elimane Diouf au poste de Secrétaire Général. Depuis 2016 à la tête de cette importante organisation syndicale, Diouf a su imposer son leadership, et cette réélection témoigne de la confiance renouvelée des membres de la confédération en sa capacité à relever les nombreux défis du moment.
Selon le communiqué final, lors de son discours, Elimane Diouf a exprimé sa gratitude envers ALLAH pour la réussite du congrès, qui a rassemblé de nombreux partenaires internationaux, notamment du Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Niger, ainsi que la CSI Afrique et le Bureau international du travail (BIT). Il a également rendu un vibrant hommage à deux figures emblématiques du Sénégal, Amadou Mahtar Mbow et Mademba Sock.
Le contexte politique et économique du Sénégal a largement occupé les débats, avec notamment la 4ème alternance politique du pays et les perspectives liées à l’exploitation des gisements de pétrole et de gaz naturel. Selon Elimane Diouf, ces ressources, qui devraient générer des revenus annuels de 700 milliards de FCFA, représentent une opportunité majeure pour le développement endogène du Sénégal, à condition que la transparence et la reddition des comptes soient respectées.
Toutefois, la CSA exprime ses préoccupations face à la précarisation croissante des emplois, aggravée par les suspensions et renégociations de contrats. Bien que des baisses récentes des prix des denrées de première nécessité aient été enregistrées, le coût de la vie demeure élevé pour la population. À cela s’ajoute une concurrence internationale féroce et l’instabilité croissante dans la sous-région, marquée par une série de coups d’État.
Malgré ce climat tendu, Elimane Diouf se veut optimiste. Il met en avant des initiatives prometteuses, telles que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) et le dynamisme de la jeunesse africaine, qui pourraient permettre de capter le dividende démocratique tant attendu. Néanmoins, il déplore la hausse des migrations clandestines, dont le Sénégal est devenu l’épicentre, entraînant de nombreuses tragédies humaines.
Le Secrétaire Général a également évoqué les défis mondiaux actuels, notamment les conflits internationaux (Russie-Ukraine, Israël-Palestine), la montée des extrêmes politiques en Occident, et les répercussions de l’intelligence artificielle sur le marché du travail. Il a souligné l’importance de l’éducation comme priorité pour le syndicat.
En dépit des difficultés, la CSA a réalisé des avancées notables depuis 2016, avec une augmentation des salaires, un relèvement de l’âge de la retraite, et une amélioration des relations internationales. Le nombre d’organisations affiliées à la CSA est passé de 44 à 64, et des succès ont été enregistrés lors des élections de représentativité en 2017 et 2023. De plus, l’acquisition d’un nouveau siège social rehausse l’image de la confédération.
Pour Elimane Diouf, il est clair que le mouvement syndical sénégalais doit se réinventer pour faire face aux nouvelles réalités du marché du travail, telles que la prolifération des emplois précaires et temporaires. Il appelle à une nouvelle dynamique pour renforcer la protection des travailleurs et assurer la revitalisation du mouvement syndical.
Ce 4ème congrès marque donc une étape cruciale pour l’avenir de la CSA, qui se veut résolument tournée vers l’adaptation aux enjeux contemporains.