Politique monétaire : La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) reste dans la prudence et maintient son taux directeur
Le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a maintenu, à l’issue de sa réunion tenue le 11 septembre 2024, le principal taux directeur à 3,50%, ainsi que le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal à 5,50%, niveaux en vigueur depuis le 16 décembre 2023.
Le gouverneur de la Bceao qui a présidé cette troisième réunion du Cpm pour 2024 , a expliqué cette décision, soutenant qu’elle résulte, notamment, de l’analyse de l’évolution récente des prix, de l’activité économique et de la situation extérieure de l’Union.
En effet, Jean-Claude Kassi Brou a expliqué qu’au deuxième trimestre 2024, l’inflation a atteint 4,1% contre 2,9% le trimestre précédent. A l’en croire, cette accélération de la hausse des prix est principalement due à une campagne agricole 2023/2024 moins favorable, aux difficultés d’approvisionnement des marchés consécutives à la situation sécuritaire, à l’augmentation des cours des produits alimentaires importés, ainsi qu’au renchérissement de l’énergie dans certains pays.
La Bceao indique que selon les dernières prévisions, l’inflation s’établirait à 3,7% en 2024, au même niveau qu’en 2023. En outre, le gouverneur qui a fait face à la presse en marge de la réunion, a expliqué que le taux d’inflation devrait revenir dans la fourchette cible de 1% à 3% en 2025, grâce à l’anticipation d’une campagne agricole 2024/2025 plus favorable, à la baisse attendue des prix mondiaux des produits alimentaires importés ainsi qu’aux mesures prises par certains États pour lutter contre la vie chère.
Il a précisé, toutefois, que l’inflation reste sujette à des risques haussiers liés notamment à la persistance de la situation sécuritaire dans certains pays, à l’impact de conditions climatiques défavorables sur la production agricole et à l’effet d’une accentuation des tensions géopolitiques sur les prix mondiaux des produits énergétiques et alimentaires.
Par ailleurs, le gouverneur de la Bceao a confié que la situation extérieure de l’Union s’est améliorée, grâce à l’évolution favorable des termes de l’échange et à la mobilisation plus importante de ressources extérieures par les Etats membres de l’Union.
D’après lui, l’activité économique est restée dynamique, avec une progression du Produit intérieur (Pib) réel de 5,3% au deuxième trimestre 2024. Sur l’année 2024, il a souligné que la croissance de l’Uemoa est prévue à 5,9% contre une réalisation de 5,3% en 2023, précisant, enfin, que la hausse des crédits à l’économie est ressortie à 5,3%, en rythme annuel, à fin juin 2024.
SOURCE : LERAL.NET