De Bali à Pékin, le polisario balayé, Alger isolé
Les forums organisés à Bali et Pékin récemment ont clairement mis en évidence l’échec des manœuvres algériennes visant à faire admettre le polisario sur la scène internationale. La mise à l’écart des séparatistes lors du 2ème Forum Indonésie-Afrique et du 4ème Sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) a davantage isolé l’Algérie, en même temps qu’elle a confirmé le décalage croissant entre ses visées et la réalité diplomatique internationale. Ces deux revers marquent, si besoin est, un nouveau tournant, celui de la mise à l’écart du polisario sur la scène internationale, malgré les lourds investissements financiers et les efforts diplomatiques déployés par l’Algérie pour soutenir une cause perdante sur toute la ligne.
Les récents forums organisés à Bali et en Chine ont mis en lumière l’échec patent des manœuvres algériennes visant à imposer le Polisario sur la scène internationale. “En effet, l’exclusion des séparatistes du 2ème Forum Indonésie-Afrique et du 4ème Sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) a non seulement isolé l’Algérie, mais également souligné le fossé grandissant entre les ambitions d’Alger et la réalité diplomatique mondiale”, affirme dans des déclarations à Hespress Fr, le professeur de sciences économiques, sociales et politiques à l’Université Mohammed V de Rabat, Dr Talal Cherkaoui.
“Le camouflet reçu lors de ces deux événements vient sceller la marginalisation du polisario dans les grandes enceintes internationales, malgré les efforts désespérés et les moyens financiers colossaux déployés par l’Algérie pour défendre une cause de moins en moins soutenue”, soutient le professeur.
“La TICAD 9 entachée par l’intrusion du polisario”
En août 2024, “les yeux étaient tournés vers Tokyo, où la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9) s’est retrouvée entachée par une intrusion téléguidée par la diplomatie algérienne, qui a tenté d’imposer la présence du Polisario par la fraude”, rappelle Dr Talal Cherkaoui. Cet épisode désastreux a “marqué un point de rupture : il a révélé au grand jour l’acharnement et les pratiques irrégulières d’Alger, allant jusqu’à ternir l’image de l’Afrique et saper les efforts pour son développement socioéconomique”, souligne le professeur, déplorant que “le scandale a été tel que même les médias internationaux n’ont pu l’ignorer”.
Cependant, à peine deux semaines après cet incident, poursuit l’analyste, “les événements se sont déroulés bien différemment à Bali et à Pékin”. Contrairement à la tentative avortée d’infiltration à Tokyo, “le polisario a été catégoriquement exclu des deux forums, mettant en exergue l’inflexibilité de la communauté internationale face à une entité séparatiste sans légitimité territoriale ni reconnaissance diplomatique”. L’Indonésie, hôte du 2ème Forum Indonésie-Afrique, et la Chine, organisatrice du FOCAC, “ont maintenu une ligne stricte, invitant exclusivement les nations souveraines reconnues par les Nations Unies, et écartant ainsi tout rôle pour le polisario”.
Alger réagit en réduisant la représentation de ses délégations
Face à cette exclusion, “l’Algérie a réagi en réduisant la représentation de ses délégations. À Bali, l’absence du ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, est apparue comme un geste de désapprobation, la délégation étant présidée par un ministre de second rang”, fait remarquer Dr Talal Cherkaoui.
Cette décision symbolise l’isolement croissant de l’Algérie sur cette question. “La diplomatie algérienne, qui continue d’avancer l’argument fallacieux de la lutte pour la décolonisation du Sahara, semble de plus en plus en décalage avec la réalité géopolitique. Le discours de Salah Goudjil, président du Conseil de la nation algérien, prononcé à Bali en faveur du polisario, n’a trouvé aucun écho favorable parmi les délégations africaines, confirmant l’isolement diplomatique d’Alger sur ce dossier”.
À Pékin, où se tenait le FOCAC, la scène s’est jouée de manière similaire : le polisario n’a pas été invité, et la délégation algérienne s’est contentée d’un rôle effacé. “La Chine, consciente des enjeux de stabilité et de développement en Afrique, a préféré maintenir un cap pragmatique, en évitant tout sujet susceptible de diviser les pays participants”, commente le professeur de sciences économiques, sociales et politiques.
Ces exclusions successives illustrent, de l’avis du Dr Talal Cherkaoui, “un changement d’attitude des puissances asiatiques face aux manœuvres algériennes”. “Là où le Japon a été pris de court par l’incident de Tokyo, l’Indonésie et la Chine ont fermement réaffirmé leur attachement aux principes de souveraineté et d’intégrité territoriale. Ce retour à la norme diplomatique mondiale démontre que, malgré les efforts algériens, le polisario n’a aucune place dans les partenariats stratégiques internationaux”.
En outre, ajoute le professeur, “ces événements mettent également en lumière le rôle croissant du Maroc, dont la diplomatie s’est activement déployée lors de ces forums”. Que ce soit à Bali ou à Pékin, le Maroc a prôné une approche de coopération basée sur la paix, la stabilité et le développement socioéconomique, des valeurs partagées par l’ensemble des participants. “L’ombre des manœuvres algériennes n’a fait que renforcer la position du Royaume, qui s’impose aujourd’hui comme un partenaire incontournable sur la scène africaine et internationale”, conclut Dr Talal Cherkaoui.
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