Renégociation des contrats d’hydrocarbures : Aymérou Gningue sonne l’alerte
L’ancien président du Conseil d’administration de Petrosen, Aymérou Gningue qualifie de « chimère » la renégociation des contrats pétroliers et gaziers annoncée par le nouveau régime. « Je suis convaincu que dans le microcosme de la gestion de l’industrie pétrolière et des mines de façon globale, on est obligés de passer par la transparence, le Sénégal étant membre de l’ITIE. De 2019 à 2022, six lois ont été votées dans le domaine du microcosme pétrolier gazier et on ne peut pas inventer autre chose. Tenir un certain nombre de discours et de renégociation ne fera que refroidir les investisseurs », a-t-il dit à l’occasion d’une cérémonie tenue dans la commune de Mérina Dakhar dont il a été désigné maire honoraire.
« Je connais bien ce secteur du pétrole où j’évolue depuis 1993 et je vois les efforts qui ont été faits pour faire la promotion de notre bassin sédimentaire. Comment faire appel aux gens pour qu’ils viennent parce qu’on n’avait pas encore trouvé une seule goutte de pétrole, même si on avait du gaz au niveau de Diamniadio. Je sais aussi la trajectoire où on est passés jusqu’à avoir des compagnies qui ont osé venir faire leurs investissements au Sénégal », a ajouté l’ancien maire de Mérina Dakhar.
Selon lui, il ne faudrait surtout pas de décourager les investisseurs. « Dans un pays comme le Sénégal, ce n’est pas la peine de créer des agences de promotion des investissements, si vous découragez les investisseurs qui sont déjà là. La meilleure façon de faire la promotion des investissements, c’est d’encourager ceux qui sont déjà là et qui ont mis leurs billes dans ce pays et ne pas les décourager. Quand vous les découragez, la bouche à oreille va fonctionner et vous vous rendrez compte très rapidement que non seulement vous ne pourrez pas faire bouger les lignes, mais vous risquez de ne pas recevoir de nouveaux investisseurs », a alerté l’ancien président du Conseil d’administration de Petrosen.
Rappelons que le Sénégal avait connu des difficultés lors de la rupture des contrats avec Hydro-Quebec-Elyo et Senelec; Arcelor Mittal et le fer de la Falémé. Sans occulter Kumba Ressources Limited ou notre pays a été contraint de payer 400 milliards à la firme sud-africaine. Aymérou Gningue a aussi profité de l’occasion pour revenir sur les réalisations dans sa commune sous le régime de Macky Sall. « Mérina Dakhar dispose aujourd’hui de plus d’une dizaine de forages équipés et donc la question de l’eau est définitivement réglée. Du point de vue des infrastructures de base, nous sommes aujourd’hui une commune qui a plus de 6 postes de santé équipés, avec des ambulances médicalisées. Nous avons beaucoup fait dans le domaine de l’électrification rurale, des infrastructures routières, de l’éducation, des infrastructures de base. S’y ajoute que nous avons développé depuis très longtemps ce qu’on appelle les fermes agricoles qui sont aujourd’hui au nombre de 25, où s’investissent des jeunes et des femmes », a dit Aymérou Gningue. Pour rappel, il a annoncé sa démission de la mairie par « convenance personnelle » au mois de mai dernier.
M DJIGO
SUDQUOTIDIEN